Suite à la décision américaine de présenter prochainement une deuxième résolution à l'encontre du Sri Lanka à l'ONU, le ministre britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth chargé de l'Asie du Sud, Alistair Burt, est arrivé à Colombo jeudi matin pour une rencontre jugée cruciale avec des responsables gouvernementaux sri-lankais.
Il s'agit de la deuxième visite au Sri Lanka de M. Burt, précise un communiqué de l'ambassade du Royaume-Uni au Sri Lanka.
Durant ses deux jours de visite, le ministre rencontrera non seulement des dirigeants du gouvernement sri-lankais mais également des responsables des partis d'opposition, ainsi que des représentants des milieux d'affaires et d'ONG, et, précise encore le communiqué de l'ambassade, M. Burt se rendra aussi dans la province du Nord, une région qui fut déchirée pendant des années par la guerre civile.
Lundi, une délégation américaine emmenée par le vice-secrétaire d'Etat adjoint James Moore a annoncé qu'une nouvelle résolution sur le Sri Lanka serait présentée lors des prochaines séances du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies.
M. Moore a expliqué que cette mesure résultait de l'attitude du gouvernement sri-lankais qui, aux vues de Washington, traîne à prendre des mesures cruciales en matière de droits de l'homme et de réconciliation, une accusation que le gouvernement sri-lankais a rejeté avec véhémence.
Mercredi, le ministre sri-lankais des Affaires étrangères G. L. Peiris a protesté contre la décision des Etats-Unis de soumettre une deuxième résolution à l'ONU, soulignant qu'une telle démarche allait fragiliser les processus de réconciliation dans le pays.
Lors d'une rencontre avec M. Moore, il a fait valoir que le gouvernement avait constamment coopéré avec les agences de l'ONU et participé volontairement à la procédure d'Examen périodique universel (un des dispositifs du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU), et que par conséquent la décision américaine n'était pas méritée.
La visite du ministre britannique Alistair Burt précède celle qui sera effectuée en février par le Secrétaire général du Commonwealth, Kamalesh Sharma.
Par ailleurs, le Canada a commencé ce mois-ci à exercer des pressions au sein de Groupe d'action ministériel du Commonwealth pour que le Sri Lanka ne soit pas, comme cela est prévu, le pays hôte du prochain Sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM), qui doit se dérouler en novembre prochain.
Le gouvernement sri-lankais devrait évoquer cette question avec M. Sharma au cours de sa visite.