La Haut-Commissaire de l' ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a rappelé jeudi aux autorités haïtiennes que l'Etat a pour obligation de garantir qu'il n'y ait pas d'impunité pour les violations graves des droits de l'homme commises dans le passé sous le régime de l' ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.
A l'occasion de la reprise, cette semaine, des audiences de la Cour d'appel de Port-au-Prince concernant des violations graves des droits de l'homme commises sous la présidence de Jean-Claude Duvalier,
Mme Pillay a rappelé qu'en vertu du droit international, il n'y a pas de prescription pour les violations graves des droits de l'homme pouvant être assimilées à des crimes internationaux, comme la torture, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les viols.
"De telles violations systématiques des droits ne peuvent être ignorées", a-t-elle déclaré, soulignant : "Tous les Haïtiens qui ont souffert de tels abus ont le droit d'obtenir justice. J'encourage les autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et à garantir aux victimes la justice qui leur est due depuis longtemps".
ean-Claude Duvalier, dit "Bébé Doc", est devenu président haïtien de 1971 à 1986 après le décès de son père,François Duvalier, dit "Papa Doc". Le 7 février 1986, sa politique et les difficultés économiques du pays l' ont forcé à prendre la fuite devant une insurrection populaire. Il s'est établi en France, sans avoir jamais obtenu officiellement l'asile politique. Le 16 janvier 2011, il a embarqué à bord d'un avion d'Air France et rentre à Haïti après 25 ans d'exil.
Jean-Claude Duvalier a été convoqué jeudi devant la cour d' appel de son pays qui doit se prononcer sur d' éventuelles poursuites pour violations des droits de l'Homme.