La Russie a accusé vendredi les États-Unis de pratiquer deux poids et deux mesures face à la situation en Syrie, pour avoir bloqué une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant un attentat à la bombe dans la capitale syrienne qui a fait au moins 53 morts.
La voiture piégée placée sur une voie fréquentée de Damas jeudi a également endommagé les bâtiments de l'ambassade russe, situés non-loin.
« Presque tous les membres du Conseil de sécurité ont soutenu la suggestion de la Russie concernant cet attentat qui a fait des dizaines de morts et encore plus de blessés à Damas », a déclaré à la presse le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
« Cette suggestion n'a pas été adoptée à cause du refus des États-Unis », a déclaré M. Lavrov, ajoutant que ce n'était pas la première fois que Washington s'oppose à la condamnation d' attentats terroristes sans discussion.
Les 15 membres du conseil ont débattu de cette proposition de déclaration de la Russie mais les États-Unis et les autres pays occidentaux voulaient y ajouter une critique des forces gouvernementales syriennes pour leurs attaques contre des civils, ont indiqué les diplomates de l'ONU.
« Délibérément ou implicitement, nos collègues américains ont l'intention de prendre parti pour l'opposition syrienne », a déclaré M. Lavrov. « Nous sommes déçus ».
M. Lavrov a noté que Moscou n'avait pas hésité à condamner l' attaque contre la mission diplomatique à Benghazi en Libye l'année dernière, qui avait causé la mort de l'ambassadeur américain Christopher Stevens.
« Nous avions prononcé cette condamnation indépendamment de notre position générale concernant la situation en Libye », a-t-il fait valoir. Toutefois, les États-Unis ont suggéré des « condamnations équilibrées » envers cet événement en Syrie, « ce qui est contraire aux règles internationales et très dangereux », a-t-il estimé.
M. Lavrov a déclaré que Moscou examinerait les circonstances spécifiques entourant ce refus des États-Unis, et enjoint Washington d'abandonner sa politique de deux poids deux mesures sur la question syrienne.
Le conflit qui dure depuis 23 mois en Syrie a fait plus de 70 000 morts, selon les Nations unies.