A l'heure où la Chancelière allemande Angela Merkel se rend en Turquie pour une visite de deux jours, les citoyens des deux pays suivent de près ce qui est considéré comme un nouveau chapitre dans les négociations sur l'intégration de la Turquie à l'Union européenne.
Dans la vidéo hebdomadaire de la chancelière diffusée à la veille de son départ, Angela Merkel a dit que, en dépit de ses réserves sur l'adhésion de la Turquie, elle souhaite poursuivre les négociations avec Ankara en amont de sa visite avec le président Abdullah Gul et le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
"Un long processus de négociations nous attend. Même si je demeure sceptique, j'ai donné mon accord pour des négociations ouvertes au sujet de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne", a déclaré la chancelière.
La Turquie est l'un des partenaires-clés de l'Allemagne en dehors de l'UE, et la puissance européenne compte une population de 3 millions de Turcs sur son territoire.
Angela Merkel avait froissé Ankara au début de son mandat de chancelière lorsqu'elle avait évoqué le concept de "partenariat privilégié avec l'UE" pour la Turquie au lieu de lui conférer le statut de membre à part entière, tandis que ses propos de ces dernières années semblent indiquer qu'elle souhaite un rapprochement de la Turquie et de l'UE.
La Turquie a officiellement lancé le processus de négociations en 2005, mais ses ambitions d'intégration à l'UE ont été déçues ces dernières années en raison d'un contentieux avec Chypre et l'opposition d'autres Etats-membres de l'UE, dont la France.
Il semblerait pourtant que les aspirations européennes de la Turquie bénéficient d'une nouvelle impulsion. Sur les 35 chapitres à négocier, la France était auparavant opposée à cinq chapitres, mais la position française a évolué en faveur de la Turquie depuis l'élection de François Hollande à la présidence de la République.