Les Chypriotes ont commencé dimanche à voter au second tour des élections présidentielles pour désigner leur nouveau président, qui aura la lourde tâche de faire sortir le pays méditerranéen d'une faillite qui pourrait potentiellement déstabiliser toute la zone euro.
L'Europe a les yeux rivés sur l'élection chypriote, dont l'issue est considérée comme porteuse de conséquences pour les efforts de préservation de la stabilité dans la zone euro.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 07H00 heure locale (05H00 GMT). Aucun sondage d'opinion n'a été autorisé durant la semaine précédant le vote de dimanche, mais les derniers en date donnaient à l'homme politiquen de droite Nicos Anastasiades un avantage de 18 points sur son rival, Stavros Malas, soutenu par le parti au pouvoir AKEL.
M. Anastasiades, qui a obtenu 45,46% de suffrages au premier tour, est déjà donné vainqueur. Des experts prévoient sa victoire avec 55 à 60% des voix.
M. Malas a réuni 26,91% des voix lors du premier tour.
Les deux concurrents encore en lice espèrent rallier une partie des partisans du candidat indépendant Giorgos Lillikas, qui a recueilli 24,93% de voix au le premier tour du scrutin, excédant largement les pronostics tirés des sondages.
Le président sortant Demetris Christofias, un ancien chef de l'AKEL, est accusé de toutes parts d'être responsable de la crise économique qui est venue s'ajouter à une explosion catastrophique de munitions iraniennes confisquées en 2011 dans une base navale, où elles sont restées trop longtemps exposées au soleil.
M. Christofias a soumis une demande de plan de sauvetage financier à l'Union européenne et au Fonds monétaire international, sans jamais parvenir à signer un accord de prêt, même après huit mois de négociations.
Dans un débat télévisé en amont du tour décisif de dimanche, M. Anastasiades a promis de finaliser un accord de renflouement provisoire dans les deux mois à venir.
M. Malas a lui aussi promis un accord rapide, même s'il semblait insister sur un montant inférieur pour les prêts d'urgence, ce qui a peu de chances d'être accepté par les créditeurs internationaux.
M. Malas, 45 ans, un généticien de profession, a le mérite d'être un nouveau visage sur la scène politique. Il n'est pas parvenu à se faire élire député sur la liste de l'AKEL (à gauche) il y a deux ans, mais a été nommé ministre de la Santé dans le gouvernement de Christofias.