Le nouveau gouvernement de l'Italie a remporté mardi le deuxième des deux votes de confiance du Parlement, après l'engagement du Premier ministre Enrico Letta à adopter des politiques de croissance urgentes pour rattraper plus d'un an de mesures d'austérité.
La coalition gauche-droite, qui a pris ses fonctions dimanche en mettant fin a une impasse politique de deux mois, a obtenu le soutien du Sénat, la chambre haute, par un vote de 233 à 59, un jour après l'approbation par une large majorité de la chambre basse.
Le parti de centre-gauche démocratique (PD), dont M. Letta est le chef par intérim, le principal adversaire du PD, le Peuple de la liberté (PDL, centre-droite) de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi et le Choix civile centriste de l'ancien Premier ministre Mario Monti ont soutenu le gouvernement nouvellement investi.
Le Mouvement cinq étoiles (M5S) de l'humoriste Beppe Grillo, qui a l'équilibre du pouvoir au Sénat, a voté contre avec le Parti de gauche Gauche, Ecologie et Liberté (SEL) et le Parti des Frères d'Italie (droite), tandis que le principal allié du PDL, le Northern League s'est abstenu.
M. Letta, 46 ans, qui est l'ancien ministre modéré et ancien membre du Parlement européen, devra relever le défi difficile de garder des forces ensemble mutuellement incompatibles pour redémarrer une économie en déclin qui compte près de trois millions de chômeurs.
Mardi, M. Berlusconi a averti que son parti allait cesser son aide au nouveau gouvernement si les Italiens devraient payer une taxe foncière impopulaire qu'il avait promis d'abolir lors de sa campagne électorale.
M. Letta a reconnu que les attentes sur sa tâche étaient "franchement excessive" et que "l'extrême urgence" n'allait pas disparaître parce que le Parlement lui a donné un vote de confiance.
Selon lui, "l'Italie est en train de mourir uniquement de l'austérité" et a besoin de stimuler les investissements et de créer des emplois tout en réduisant les restrictions budgétaires.
Parmi les réformes économiques et institutionnelles au centre de son agenda très ambitieux, il y a la réduction record de taxes sans augmentation de la dette, la réforme du système de protection sociale et la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale.
Le gouvernement Letta a également pour mission de restaurer la confiance du public dans la politique rongée par le scandale en révisant le système de financement des partis qui a été largement abusé, de réduire le nombre des députés, qui sont de 945 actuellement, et de modifier une loi électorale responsable de l'actuel Parlement sans majorité.
Le renforcement du dialogue et la synergie européenne pour lutter contre les crises communes jouent un rôle fondamental dans le programme du Premier ministre italien.
Cette semaine M. Letta se rendra à Berlin et dans d'autres grandes capitales européennes pour les rassurer sur l'engagement économique de son pays, mais il a dit qu'il démissionnerait s'il ne fait pas suffisamment de progrès dans les 18 prochains mois.