Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont eu lundi soir à Paris, en France, un entretien à huis clos sur l'organisation de la prochaine conférence internationale sur la Syrie ("Genève 2").
A l'issue de leur entretien dans un grand hôtel parisien, M. Lavrov a affirmé que lui et M. Kerry ont notamment discuté de l'avancement de l'organisation de la Conférence internationale sur la Syrie.
Mettre une nouvelle conférence internationale sur la Syrie sur la voie est une tâche épineuse, mais en effet, les chances sont plus grandes que l'on ne pourrait penser, a souligné le ministre russe.
"Nous allons tout faire pour arrêter l'effusion de sang et mettre un terme aux souffrances des Syriens", a souligné le chef de la diplomatie russe.
Selon M. Lavrov, son homologue américain lui a fait savoir que l'opposition syrienne travaille toujours sur la composition de sa délégation, et qu'il faudrait du temps avant de comprendre clairement leur position et approche.
"J'espère que leur approche serait constructive parce que nous (Moscou et Washington) partagent l'opinion que cette conférence doit avoir lieu sans conditions préalables", a indiqué M. Lavrov, ajoutant que le gouvernement syrien a accepté "en principe" d'envoyer des délégués à Genève.
Beaucoup de groupes d'opposition syriens réclament la démission du président Bachar al-Assad comme une condition préalable pour la tenue des négociations.
Le ministre russe a souligné qu'il faut éviter toutes les mesures qui pourraient entraver la préparation de la conférence.
Il a estimé que les pays ayant participé à la réunion tenue en juin dernier à Genève sur la Syrie, devraient être invités à participer à la nouvelle conférence, y compris les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que l'Irak et la Turquie.
Les pays voisins de la Syrie ainsi que les pays importants de la région, comme l'Iran et l'Arabie saoudite, doivent également participer à la nouvelle conférence, a-t-il poursuivi.
M. Lavrov a également espéré que la Russie et les Etats-Unis puissent réussir à mettre en œuvre les résultats de la Conférence internationale sur la Syrie pour résoudre la crise en Syrie par un dialogue politique.
Pour sa part, M. Kerry a déclaré aux journalistes qu'ils ont notamment discuté de la date de la conférence, ainsi que de la composition des délégations du gouvernement syrien et de l'opposition. Il a affirmé que Washington et Moscou allaient bientôt tenir une réunion pour discuter des détails de l'organisation de la conférence internationale.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se joindra plus tard aux discussions de Paris qui se tiennent à huis clos à la demande des Etats-Unis.
Il s'agit des sixièmes entretiens entre MM. Lavrov et Kerry en 2013. Les rencontres précédentes ont eu lieu à Berlin (Allemagne), Londres (Grande-Bretagne), Bruxelles (Belgique), Moscou (Russie) et Kiruna (Suède) et ont principalement porté sur la situation en Syrie.
Au cours des discussions de Moscou, la Russie et les Etats-Unis sont parvenus à une entente sur l'organisation d'une nouvelle conférence internationale consacrée à la crise syrienne dans le sillage de la conférence de Genève en juin 2012.
La conférence "Genève 2" devrait avoir lieu tout prochainement. Cependant, ni les Etats-Unis ni la Russie n'ont précisé de date. Selon certaines informations, la conférence pourrait se tenir à la mi-juin.
La rencontre doit permettre de déterminer les modalités de cette conférence parrainée par les Etats-Unis et la Russie, dont l'objectif est de jeter les bases d'un gouvernement de transition dans un pays en proie à un conflit civil armé depuis deux ans, a indiqué la presse française.