Après que la Commission européenne eût présenté mercredi les réformes qu'elle souhaite voir mises en oeuvre par la France pour redresser ses comptes, le président français François Hollande a réagi aux recommandations relatives aux retraites, indiquant que la "Commission européenne n'a pas à dicter (à la France)" ce qu'elle doit faire.
"Nous aurons à faire cette réforme (des retraites, ndlr). Nous la ferons dans la concertation, nous la ferons dans la justice, nous la ferons dans la responsabilité, mais la Commission européenne n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics", a déclaré mercredi à la presse M. Hollande en marge d'un déplacement dans le sud de la France.
Le président français a tenu ces propos après que la Commission européenne eût adressé mercredi à la France une dizaine de recommandations pour redresser ses comptes, dont une sur la réforme de son système de retraite.
Dans sa recommandation, Bruxelles suggère "d'adapter les règles d'indexation, les âges minimums et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des retraites".
Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, cité par le quotidien Le Figaro, a également réagi à la recommandation de la Commission, se plaçant sur la même ligne que le président Hollande.
"Nous ferons les réformes à notre manière" et celle sur les retraites sera menée non pas parce que c'est "Bruxelles qui nous le demande, mais parce que nous savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition", a expliqué M. Ayrault.
Outre la recommandation sur les retraites, la commission européenne a également conseillé la France sur la remise en ordre des finances publiques, la trajectoire de réduction du déficit public sous la barre des 3 % d'ici 2015, l'abaissement du coût du travail, l'ouverture des professions réglementées à la concurrence, la réforme de l'organisation territoriale, la diminution du coût des dépenses de santé, la mise en oeuvre de l'accord sur la flexibilité et la sécurisation de l'emploi, la réforme de l'assurance-chômage ainsi que la suppression des tarifs réglementés sur le gaz et l'électricité, rapporte jeudi la presse française.
"Pour l'essentiel, ces recommandations confortent les chantiers du gouvernement, notamment le Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, la réforme du marché du travail, la modernisation de l'action publique, la réforme des retraites", a réagi de son côté le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, cité par la radio Europe 1.