Le président syrien Bachar al- Assad a déclaré que son gouvernement enverrait une délégation officielle à la conférence internationale à venir sur la crise syrienne, prévue mi-juin à Genève.
"Nous participerons officiellement à la conférence (de Genève) en tant que représentants légitimes de notre peuple," a indiqué M. Assad à la chaîne de télévision libanaise al-Manar, dans une interview diffusée jeudi soir.
Il a cependant minoré le poids de l'opposition en exil. "Lors de la conférence, nous négocierons avec les pays qui soutiennent l'opposition en exil, mais il n'y aura pas de négociations avec celle-ci (l'opposition)," a-t-il affirmé.
"En négociant en apparence avec l'esclave, nous serions en train de négocier en réalité avec le maître," a-t-il dit.
Le président a également affirmé que toutes les décisions prises à la conférence de Genève seraient soumises à un référendum populaire.
Toutefois, la décision du gouvernement syrien de se rendre à Genève est contrebalancée par le refus de l'opposition en exil d'engager un dialogue avec le président Assad à Genève. La Coalition nationale de l'opposition a indiqué jeudi qu'elle ne participerait pas à la conférence de Genève, si l'armée syrienne ne cessait pas son opération dans la ville de Qoussair (centre).
Néanmoins, certains analystes politiques ont estimé que le refus de la coalition visait à gagner du temps pour l'opposition afin qu'elle surmonte ses divergences, n'étant pas parvenue à le faire au cours de la réunion d'une semaine récemment tenue à Istanbul, en Turquie.
La conférence prévue à Genève vise à se recentrer sur les récents efforts américano-russes déployés afin de revivifier des voies politiques pour la résolution de l'impasse syrienne qui perdure. Elle doit permettre de reprendre le fil d'une précédente réunion qui s'était déroulée en juin 2012 à Genève, à l'initiative déjà des deux grandes puissances.
Cependant, la réunion de l'an dernier, qui avait appelé à un cessez-le-feu immédiat entre les parties prenantes du conflit et à lancer un dialogue inter-syrien en vue d'établir un gouvernement de transition, a été finalement sans suite puisque ses conclusions n'avaient pu être appliquées sur le terrain.