Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique devraient augmenter de plus de 10 % en 2013, approchant son record atteint en 2008. Mais les investissements étrangers devraient rester étroitement axés sur les grandes économies telles que l'Afrique du Sud, le Nigeria, la République démocratique du Congo, l'Egypte et le Maroc, au moment où le reste du continent reste fortement tributaire des aides.
Après trois années de baisse, les IDE devraient atteindre 56,6 milliards de dollars cette année contre 49,7 milliards de dollars l'année dernière, selon un rapport rendu public lors des travaux tenus à Marrakech (dans le sud du Maroc), en prélude aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) qui s'ouvriront officiellement jeudi.
Le rapport, élaboré conjointement par la BAD, le Centre de développement de l'OCDE, la Commission économique pour l'Afrique et le Programme des Nations Unies pour le développement, indique que l'économie africaine devrait progresser de 4,8% en 2013 avant de bondir à 5,3 % en 2014.
L'économie du continent a retrouvé sa bonne santé après la crise de 2009 pour accélérer sa cadence de croissance, mais a marqué le pas après les soulèvements arabes de 2001 en passant de 5 % en 2010 à 3,4 % en 2011.
D'après les conclusions de ce rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2013, "cela confirme le dynamisme économique de l'Afrique subsaharienne ainsi que l'hésitation des investisseurs sur les développements politiques en Afrique du Nord, particulièrement en Egypte". Selon ce document, "avec la reprise en Afrique du Nord et le redressement durable d'autres régions, le continent a vu sa croissance s'accélérer à partir de 2012 (4,5 %)", explique-t-on.
Mais la reprise économique reste loin de se ressentir comme il se doit sur la lutte contre la pauvreté, le chômage et les inégalités de revenu. "Dans certains pays, il est regrettable de constater même une détérioration des niveaux de santé et d'éducation", déplorent les auteurs du rapport qui formulent une série de recommandations pour la diversification des sources et créneaux de croissance et pour une meilleure résilience face aux crises.
La BAD a également affirmé que le Maroc fait partie des 5 pays accaparant près de la moitié des IDE en destination d'Afrique et reste le 7ème actionnaire régional avec 222.069 parts de capitaux, plus de 100 projets de financement et un encours global de 10 milliards de dollars. Le Royaume est le premier client de la Banque avec des investissements de près de 13,2 milliards de dollars.
Plusieurs programmes de développement sont financés par la BAD au Maroc en matière d'infrastructures, principal domaine d'intervention au Maroc de la Banque, suivi des programmes d'appui aux réformes et du secteur social. L'institution participe à hauteur de 3 millions de dollars au Projet d'Appui au Programme Marocain d'Economie d'Eau d'Irrigation (PAPNEEI) alors que dans le secteur de l'énergie, la Banque a financé 17 opérations d'une valeur totale de 1,7 milliard de dollars, en se focalisant sur le développement du secteur des énergies renouvelables, le plan éolien marocain et électrification rurale. Dans le secteur des transports, la BAD participe dans le financement des travaux de triplement et de renouvellement de la voie ferroviaire entre les villes de Casablanca et de Kenitra (centre du Maroc) et œuvre en collaboration avec le gouvernement marocain pour la mise en place de deux appuis budgétaires.