Les députés de l'opposition parlementaire du Bénin ont demandé ce mardi à l'exécutif béninois de fournir tous les éclaircissements sur les actes de séquestration, violation de domicile et d'entraves à la liberté d'aller et de venir du magistrat Angelo Houssou, juge d'instruction au Tribunal de première instance de Cotonou, après sa signature des ordonnance de non-lieu dans l'affaire de tentative d'empoisonnement du président Boni Yayi.
Outre cette interpellation, les députés béninois de l'opposition ont également priés l'exécutif béninois d'indiquer les mesures prises pour sanctionner les personnes responsables des actes commis sur la personne de ce juge d'instruction, les atteintes à sa vie privée et les menaces à sa sécurité et celle de sa famille.
Rappelons que suite à l'ordonnance de non-lieu rendue par le juge d'instruction Angelo Houssou, le vendredi 17 mai dernier, dans l'affaire "tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat et tentative de coup d'Etat", le magistrat a été interpellé à la frontière de Kraké par la Police nationale alors qu'il accomplissait les formalités de sortie pour se rendre au Nigeria. Son passeport a été saisi, alors que ses effets personnels ont fait l'objet d'une fouille minutieuse et leur contenu rendu public
"Retenu à la direction générale de la police nationale dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 mai 2013, le magistrat a fait l'objet d'actes de violences et de voies de fait, séquestration, violation de domicile et d'entraves à la liberté d'aller et de venir de la part de la Police Nationale, son domicile étant par ailleurs assiégé par des agents des forces armées et de sécurité, des agents secrets dont il ignore l'identité et la mission", a-t- on révélé.
Le lundi 22 octobre 2012, trois personnes, notamment la nièce du président béninois, Zoubératou Kora Seke, le médecin personnel du chef de l'Etat, Ibrahim Mama Cissé, et l'ancien ministre béninois du Commerce, Moudjaïdou Soumanou, ont été inculpés d'association de malfaiteurs et tentative d'assassinat et écroués à la prison civile de Cotonou, dans une affaire de tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat béninois Boni Yayi par des produits pharmaceutiques.
Ainsi, le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou a lancé deux mandats d'arrêt internationaux contre les opérateurs économiques béninois, Patrice Talon et Olivier Bocco, présumés commanditaires du plan d'empoisonnement du président de la République du Bénin, Boni Yayi.
Par ailleurs, le laboratoire scientifique du Bureau fédéral d'investigation (FBI) américain a révélé après analyses médico- légales, que les emballages, des médicaments et produits chimiques devant être administrés au président béninois par le biais de son médecin personnel avec l'assistance de la nièce du président de la République, sont "toxiques".