Le ministre des Affaires étrangères syrien Walid el-Mouallem a déclaré mercredi que son gouvernement n'avait aucune condition préalable pour la tenue de pourparlers de paix, réclamant cependant que soient exclus de ces négociations ceux qui ont du sang syrien sur les mains.
M. Mouallem a tenu ces propos lors d'une interview auprès de la chaîne de télévision pan-arabe Al-Mayadeen TV, déclarant que son gouvernement n'avait pas été invité à cette conférence, mais que Damas était prêt au dialogue sans condition préalable, à l' exclusion du dialogue « avec ceux qui ont du sang syrien sur les mains ».
Il a ajouté que le résultat de la conférence de Genève serait soumis à un référendum populaire avant d'être appliqué « de manière littérale », soulignant que le président Bachar Al-Assad resterait en fonctions jusqu'à l'élection présidentielle en 2014.
M. Mouallem a par ailleurs condamné certains propos de l' opposition et de leurs alliés occidentaux sur le sort de M. Assad, ainsi que leur désir d'obtenir la démission de celui-ci comme condition préalable à un règlement politique.
« Le président Assad est en contact avec son peuple et l'élection de 2014 est entre les mains du peuple syrien », a déclaré le ministre, ajoutant que si le peuple souhaitait que M. Assad participe aux élections en 2014, il le ferait.
Concernant les récentes allégations de la France sur l' utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien dans sa lutte contre les rebelles, M. Mouallem a déclaré « la France est une menteuse ».
« Les armes chimiques n'ont été utilisées qu'une fois, par l' opposition armée, en mars, dans la ville de Khan al-Asal dans le nord du pays », a-t-il réaffirmé, ajoutant que son gouvernement avait immédiatement demandé à l'ONU d'envoyer une équipe technique pour enquêter sur cet incident.
« (Mais) nous ne laisserons pas une équipe (de l'ONU) semer le chaos en Syrie parce que la mission de l'ONU qui est allée en Irak (avant 2003) a conduit par la suite à l'invasion du pays (...) et nous ne permettrons pas que se reproduise le scénario irakien » a déclaré M. el-Mouallem.
Concernant la récente frappe aérienne d'Israël contre des positions de l'armée syrienne à Damas plus tôt en mai, le chef de la diplomatie syrienne a déclaré que son pays riposterait en cas de nouvelle agression d'Israël. « Notre réponse sera proportionnée à l'échelle de l'attaque », a-t-il affirmé.
Interrogé sur les accords de vente d'arme entre la Syrie et la Russie, M. Mouallem a déclaré « la Russie ne nous donne que des armes défensives ».
La question de l'accord sur les armes est arrivée sur le devant de la scène récemment lorsque Moscou a annoncé qu'elle enverrait en Syrie des missiles antiaériens à longue portée de fabrication russe de modèle S-300.
Moscou a déclaré récemment que l'envoi de ces missiles à la Syrie constituait « un facteur de stabilité » et éviterait l' ingérence de forces étrangères dans ce pays, et d'ajouter que ces livraisons étaient menées en application d'un contrat signé depuis cinq ans entre la Syrie et la Russie.