Le ministère français de l'Economie a confirmé mercredi à la presse française l'information de la constitution de partie civile par l' Etat français dans l'affaire Tapie-Crédit lyonnais, pour laquelle l' actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) et ex-ministre des finances, Christine Lagarde, a été récemment entendue par la justice française.
La veille déjà, le président François Hollande avait affirmé la détermination de l' Etat à défendre ses intérêts, dans le cadre de cette enquête judiciaire portant sur des soupçons de détournement de fonds publics liés à la résolution par arbitrage d' un différend entre l' ancienne banque publique hexagonale du Crédit Lyonnais et l' homme d' affaires Bernard Tapie.
"Je n' ai pas tous les éléments encore de cette affaire mais ce que je veux dire comme principe, et cela vaut pour toutes les situations, c' est que l' Etat défendra toujours ses intérêts en temps utiles et pour accéder aux informations", avait indiqué M. Hollande.
L' actuel ministre français des Finances Pierre Moscovici avait, lui, évoqué il y a une semaine la possibilité d' un tel recours de l' Etat français. "S' il s' avérait que les intérêts de l' Etat ont été lésés, alors Bercy utilisera les voies de droit qui sont à sa disposition parmi lesquelles la constitution de partie civile", a-t-il assuré.
Après l' audition de Mme Lagarde devant la Cour de justice de la République (CJR), seule autorité judiciaire française habilitée à traiter des délits concernant les ministres, c' est au tour de l' avocat de M. Tapie, Maurice Lantourne, ainsi que de l' un des trois juges arbitres ayant rendu la sentence dans cette affaire, Pierre Estoup, d' être placés en garde à vue en début de semaine.
Les deux hommes sont soupçonnés d' avoir entretenu des liens professionnels avant l' arbitrage en question, ce qui indiquerait l' existence d' un conflit d' intérêt et pourrait remettre en cause la légalité de la sentence rendue en 2008 en faveur de M. Tapie et condamnant le consortium de réalisation (CDR) chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais à lui verser pas moins de 403 millions d' euros de fonds publics.