La France veut renforcer la sécurité de son personnel diplomatique en poste à l'étranger, essentiellement en Afrique et au Moyen-Orient, a révélé mercredi le quotidien Aujourd'hui en France.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a envoyé un courriel au personnel de son ministère pour annoncer la "stratégie de sécurisation" qu' il souhaite mettre en place, principalement dans "les représentations de la France en Afrique et au Moyen-Orient", explique Aujourd'hui en France.
Le coût des mesures envisagées s' élèverait à quelque 20 millions d' euros et "sera partiellement assuré par le produit de la vente de résidences diplomatiques", écrit le journal, qui cite le ministre.
Outre les représentations diplomatiques, M. Fabius estime que "le niveau de protection des instituts culturels et des établissements scolaires doit également être analysé", ce qui pourrait conduire à "des regroupements immobiliers de l'ensemble de nos services sur des campus plus aisément sécurisables", rapporte le quotidien.
Depuis l'intervention militaire française au Mali le 11 janvier, des dispositions avaient déjà été prises dans les pays du Sahel, en Afghanistan et en Egypte, mais "pour mieux s'adapter aux menaces terroristes, ce dispositif va monter en puissance" rappelle également Aujourd' hui en France, qui cite le Quai d' Orsay.
Le 23 avril, un attentat à la voiture piégée contre l' ambassade de France à Tripoli avait blessé deux gendarmes français. Depuis, le personnel diplomatique de l' ambassade est protégé en permanence par des membres de l' unité d'élite de la Gendarmerie nationale française (GIGN).
Par ailleurs, une cellule liée à Al-Qaïda qui projetait des attentats contre les ambassades de France et des Etats-Unis au Caire a été démantelée le 11 mai en Egypte.
Un événement avait fortement marqué les esprits en matière de sécurité diplomatique l' an passé : la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye et de trois fonctionnaires américains le 11 septembre dans l'attaque du consulat américain à Benghazi. "La mort de l' ambassadeur américain à Benghazi a agi comme un choc car les assaillants ont pu pénétrer dans l' enceinte diplomatique même", explique un spécialiste du secteur, cité par le quotidien 20 minutes.