Alors que la France est officiellement entrée en récession suite à la publication mercredi par l'Insee des chiffres de la croissance pour le dernier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013, plusieurs personnalités ont réagi à cette annonce, appelant le gouvernement à relancer la compétitivité et l'emploi.
L'économie française est bel et bien entrée en récession au début de l'année 2013, reculant de 0,2% au premier trimestre, après une contraction d'ampleur équivalente au dernier trimestre 2012, a dévoilé mercredi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
"C'est d'abord un problème français (...) C'est vrai que c'est dans un contexte européen qui lui-même est un contexte difficile, mais il y a des pays en Europe aujourd'hui qui s'en sortent mieux, ce qui montre que la France peut le faire aussi", a réagi mercredi matin l'ancien Premier ministre François Fillon, invité du magazine l'Opinion.
"La récession est partout autour de nous en Europe, et surtout dans les familles françaises (...) Nous avons besoin d'une reconstruction massive des grands piliers qui font la France", a estimé pour sa part François Bayrou, président du parti centriste MoDem, qui s'est exprimé sur BFM TV.
Pour Matthieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "ce n'est pas une surprise, on s'attendait à un chiffre encore négatif au premier trimestre".
"Assez logiquement on peut dire que les plans d'austérité qui ont commencé en 2011-2012 et qui s'accentuent encore en 2013 ont des effets importants sur le pouvoir d'achat des ménages, sur les entreprises et donc vont bien sûr plus négativement sur la consommation, sur l'investissement", a-t-il expliqué sur LCI.
"La France doit présenter un programme crédible de réformes pour retrouver de la compétitivité", a estimé de son côté sur Europe 1 le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui reçoit le président français François Hollande mercredi après-midi à Bruxelles.
S'exprimant sur RTL, le secrétaire général du syndicat CFDT a quant à lui déclaré que cette mauvaise nouvelle était "une déception pour tout le monde, mais qu'en en même temps, ce n'est pas une surprise".
"Les crises que nous subissons amènent cela (...) Le chômage provoque la récession aujourd'hui parce qu'on n'a pas vu suffisamment à l'horizon, peut-être pas de dix ans mais de cinq ans, ces dix dernières années, donc il faut un peu plus de vision d'avenir".
Le gouvernement doit mettre en place des politiques "qui permettent de réduire le chômage et de retrouver un niveau qui soit digne d'un pays qui est le nôtre", a conclu le syndicaliste.