Une résolution a été votée mercredi à Genève après plusieurs heures de discussion, demandant à la Commission d'enquête indépendante de mener d'urgence une enquête sur les événements d'Al Qusayr.
Un débat urgent sur la détérioration de la situation des droits de l'homme en Syrie et aux récentes tueries perpétrées à Al Qusayr s'est tenu durant la 23ème session du Conseil des droits de l'homme.
La tenue du débat urgent avait été demandée en fin de semaine dernière par les Etats-Unis, le Qatar et la Turquie pour voter une résolution sur la détérioration de la situation des droits de l' homme en Syrie et aux récentes tueries d'Al Qusayr.
La séance a débuté avec une intervention de la Haut- Commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay qui a rappelé que « la destruction de l'Etat syrien aurait des conséquences désastreuses, pas seulement pour les syriens mais aussi pour la région et le monde entier. »
« La solution doit être politique. Elle ne sera pas militaire » a-t-elle martelé. D'après Navi Pillay, « le cas de la Syrie devrait être envoyé devant la Cour Pénale Internationale (CPI). »
Le rapporteur spécial chargé des droits de l'homme des personnes déplacées internes et celui des exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ont rappelé que « plus de 70.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit » et « qu'il y aurait 7 millions de personnes dans le besoin en Syrie dont 3 millions seraient des enfants. »
Après plusieurs heures de discussions, d'interventions de délégations et de nombreuses modifications, la résolution a finalement été votée avec 36 voix pour, 8 abstentions (Angola, Congo, Equateur, Ethiopie, Inde, Indonésie, Philippines et Ouganda) et une voix contre (Venezuela).
L'ambassadeur de Syrie auprès de l'ONU, Faysal Khabbaz Hamoui, a affirmé que « les massacres sont fabriqués de toutes pièces », « que c'est une mise en scène grotesque » et il a accusé les rebelles d'utiliser les civils comme « boucliers humains ». Le diplomate syrien a estimé que cette résolution constitue un obstacle aux efforts de paix et à la tenue de conférence Geneva2.
La résolution se conclut en demandant à la Commission d' enquête internationale indépendante présidée par Paulo Pinheiro, de mener d'urgence une enquête approfondie sur les événements qui se sont déroulés à Al Qusayr et de présenter leurs conclusions lors de la 24ème session du Conseil des droits de l'homme (9 au 29 septembre 2013) .