La récente conversation téléphonique du président iranien Hassan Rohani avec son homologue américain Barack Obama à New York était une "erreur", a déclaré lundi le commandant en chef du puissant Corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran.
La conversation aurait dû avoir lieu après que les Etats-Unis eurent fait des propositions "concrètes" sur les relations bilatérales, a déclaré le général Mohammad Ali Jafari dans une interview à l'agence de presse extrémiste Tasnim.
Vendredi, M. Rohani a eu une brève conversation téléphonique avec le président Obama sur le chemin de l'aéroport de New York, après avoir assisté à l'Assemblée générale annuelle des Nations Unies.
La conversation téléphonique de 15 minutes sur le problème nucléaire iranien, contact historique entre les dirigeants des deux pays après la rupture des relations en 1979, a été saluée par une majorité d'Iraniens à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Cependant, les conservateurs purs et durs ont critiqué ce contact "direct" et dénoncé le rétablissement des relations avec les Etats-Unis.
"Etant donné que le respectable président (en référence à Rohani) a pris une position ferme et appropriée lors de son déplacement (à New York), notamment dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies, et qu'il a refusé de rencontrer Obama, il valait mieux pour lui de refuser également une conversation téléphonique avec Obama", a déclaré M. Jafari.
Tout contact direct aurait dû être reporté tant que les Etats-Unis ne présentent pas des "propositions concrètes" et une preuve de la "sincérité dans leurs actions" en ce qui concerne les relations bilatérales, a expliqué M. Jafari, cité par Tasnim.
Cependant, dans la diplomatie de l'administration Rohani, certaines "erreurs tactiques comme la conversation téléphonique avec Obama peuvent être corrigées", a déclaré le commandant en chef des Gardiens de la révolution, malgré les appels récents lancés par le président et le dirigeant iranien aux forces militaires les invitant à ne pas intervenir dans les affaires politiques du pays.