Le président français François Hollande a rappelé à l'ordre mercredi son équipe gouvernementale, dont les divergences concernant le sort des Roms ont alimenté depuis une semaine l'actualité française.
"Le président de la République a, en effet, mis un terme définitif à la polémique de ces derniers jours, en rappelant que la France avait des valeurs et des principes et que notre politique à l'égard des populations Roms les respectait scrupuleusement", a indiqué la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, à l'issue du Conseil des ministres.
"Collégialité, solidarité, responsabilité, tels sont les principes qui doivent prévaloir dans un gouvernement. Ils valent pour toutes les questions, surtout les plus délicates", a notamment souligné M. Hollande, sans mettre à l'index un ministre en particulier, selon Mme Vallaud-Belkacem.
La polémique est née, la semaine dernière, à la suite de propos tenus sur les Roms par le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, qui avait affirmé sur la radio France Inter que ces populations nomades avaient "vocation à retourner dans leur pays ( en Roumanie ou en Bulgarie)".
Vertement critiqué par son homologue au Logement et membre du parti écologiste EELV, Cécile Duflot, qui l'a accusé de mettre en danger le pacte républicain, le "premier flic de France" n'a pas démordu de sa position très tranchée, qui, selon un récent sondage, serait largement partagée par la population française.
Le coup de semonce présidentiel "signifie indéniablement qu' une polémique comme celle là ne pourra plus se reproduire", a souligné Mme Vallaud-Belkacem. "Le débat doit se faire au sein du gouvernement et non sur la place publique", a-t-elle encore souligné.
Concernant l'objet de la polémique, à savoir le traitement des populations Roms et la politique migratoire à adopter à leur égard, le président français s'est contenté de rappeler la formule "fermeté et humanité" énoncée dans une circulaire datée du 26 août 2012 encadrant l'évacuation des campements illicites de Roms.