Le gouvernement italien, en pleine tourmente, a remporté tard mercredi le deuxième des deux votes de confiance au parlement, après que le Premier ministre Enrico Letta eut été menacé la semaine dernière suite à la demande de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi à ses ministres du parti de centre-droit de présenter leur démission.
La coalition gauche-droite a obtenu le soutien de la chambre basse avec une large majorité de 435 voix pour et 162 voix contre, quelques heures après que le Sénat eut déjà apporté son soutien.
Le Parti démocrate, de centre-gauche et dont M. Letta est l'actuel chef, le parti Peuple de la liberté (PdL) de M. Berlusconi ainsi que la formation centriste de l'ancien Premier ministre Mario Monti ont soutenu le gouvernement.
Le Mouvement 5 étoiles (M5S) anti-establishment du comédien Beppe Grillo a voté contre ainsi que le parti de droite de la Ligue du Nord et le parti Gauche, Ecologie et Liberté (SEL).
Lors de son allocution devant la chambre basse, M. Letta, ancien membre modéré du Parlement européen, a indiqué que dorénavant l'économie serait la priorité.
Il a promis que les réformes constitutionnelles seraient adoptées dans les douze prochains mois et que l'Italie resterait avec une dette sous le seuil de 3% du PIB, comme exigé par l'Union européenne.
Reconnaissant que la reprise économique serait "graduelle", le Premier ministre a également annoncé que le gouvernement se fixait maintenant "un objectif de 1% de croissance en 2014 et de plus encore dans les années à venir".
Plus tôt dans la journée, M. Letta avait gagné le vote de confiance au Sénat, où son gouvernement ne dispose pas d'une majorité solide, après une subite volte-face de M. Berlusconi sur sa décision de faire tomber la coalition.
M. Berlusconi avait mis le gouvernement dans la tourmente en l'accusant d'avoir renoncé au report de la hausse de la taxe à la valeur ajoutée (TVA). L'ancien Premier ministre, âgé de 77 ans, vient d'être condamné pour fraude fiscale au mois d'août et est dans l'attente de la décision du Sénat sur son exclusion du parlement.
M. Letta a refusé d'accepter les démissions des ministres du parti Peuple de la liberté. Pourtant le PdL apparaît toujours au bord de la scission, certains députés ayant demandé à une commission de représentants de la chambre basse de former un groupe indépendant du parti de M. Berlusconi.
Ces dernières semaines, les organisations économiques italiennes ont fermement appelé à une stabilité politique, prévenant qu'une crise gouvernementale relancerait les craintes internationales sur la fiabilité économique du pays alors qu'il se bat pour sortir d'une profonde récession.