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Des élèves apprennent le wushu dans un centre d'arts martiaux du comté de Gang, la province chinoise du Gansu. La fédération nationale du wushu a demandé que les arts martiaux traditionnels chinois soient intégrés dans les programmes scolaires. |
Afin de pouvoir attirer plus d'étudiants vers les arts martiaux traditionnels chinois, l'organisme a exercé des pressions pour introduire cette discipline dans le milieu scolaire, ce qui permettra également aux étudiants de gagner des points pour l'examen national d'entrée à l'université.
Le wushu couvre un large éventail d'arts martiaux chinois, notamment le kung fu rendu célèbre par les stars du cinéma comme Bruce Lee et Jet Li, ayant conquis de nombreux fans à l'étranger grâce à ses mouvements dynamiques et à sa culture distinctive.
Pourtant, ce sport a du mal à retenir l'attention des étudiants chinois, qui montrent plus d'intérêt pour les vedettes de la NBA.
Pour améliorer la participation de la base, l'Administration générale du Wushu a élaboré une proposition visant à introduire l'art martial dans les programmes d'éducation physique des écoles primaires et secondaires chinoises, tout en appelant à une politique de notation favorable à l'examen d'entrée à l'université.
«Comment pouvons-nous promouvoir une tradition séculaire dans le monde sans une base de fans solide dans le pays ? », s'est interrogé Gao Xiaojun, directeur de l'administration du wushu, lors des 12e Jeux nationaux de Shenyang, dans la province de Liaoning.
«Le wushu ne pourra survivre, si notre prochaine génération n'a aucun intérêt pour cette discipline», a-t-il prévenu. «Nous devons nous concentrer à partir de ce qui rend ce sport populaire à l'étranger pour qu'il soit largement accepté et pratiqué par nos jeunes».
Pour rendre l'art martial accessible à tous, le mois dernier le conseil d'administration a établi le système chinois Wushu Duanwei, un système hiérarchique qui évalue les qualifications des élèves, les compétences de combat, la connaissance théorique et morale.
Les styles populaires tels que le changquan, le taijiquan (tai chi) et le nanquan devraient être compilés dans les manuels et des exercices pourront être pratiqués lors des cours d'éducation physique (EPS), sous la direction d'enseignants qualifiés, a expliqué le responsable. Les étudiants qui obtiennent des niveaux élevés devraient également se voir attribuer des points supplémentaires pour l'examen national d'entrée à l'université.
Plusieurs grades et niveaux existent aujourd'hui, allant du duan débutant (1er au 3e degré), au duan de niveau moyen (4e au 6e degré) et à celui des plus confirmés (7e au 9e degré).
Chaque duan nécessite un certain nombre d'années de pratique, ainsi que d'un niveau de compétence théorique et pratique, et en tenant compte de l'éthique des arts martiaux.
«Ce sport devait être lié également à un système de points comme les autres disciplines, ou comme les mathématiques et les arts», a souligné Gao Xiaojun. «C'est une excellente façon de garantir la mise en œuvre et de motiver la participation des élèves».
Selon la politique actuelle, les élèves du secondaire qui réussissent avec brio les concours nationaux de mathématiques, de physique et de chimie peuvent gagner jusqu'à 20 points supplémentaires sur la note finale de l'examen pour l'entrée à l'université.
Le directeur de l'administration du wushu a expliqué que la proposition sera discutée avec le ministère de l'Education avant la mise en place l'année prochaine de tests dans certaines écoles.
«Les écoles dans différentes régions pourraient choisir l'un des 23 styles déjà élaborés, en fonction de leurs caractéristiques locales», a déclaré Gao Xiaojun.
Une centaine d'écoles dans les provinces du Shandong et du Hebei ont accepter d'instaurer des cours pilotes, et les étudiants auront la possibilité de pratiquer le système Duanwei dans 23 centres de formation, selon Li Xiaojie, le responsable du département jeunesse et développement de l'administration du wushu.
«Nous n'avons pas encore reçu de proposition officielle de la part de l'Administration générale du Wushu, mais nous accueillons avec plaisir tous les programmes qui sont bénéfiques pour la condition physique des élèves», a fait remarquer Liu Peijun, directeur adjoint du ministère de l'Education physique, de la Santé et du département de l'Art.
Liu a souligné que les activités physiques sur le campus doivent être diversifiées, avec plus d'événements comme le wushu, mais les risques concernant la pratique des arts martiaux ont suscités certaines préoccupations. En résumé : «Comment rendre ce sport sûr et facile à pratiquer tout en gardant son attrait».
Kang Gewu, secrétaire général de l'Institut chinois de recherche des Arts martiaux chinois, est conscient de ce problème.
«Si nous simplifions le wushu, au ralentissement, avec des cascades sans contact comme la gymnastique rythmique pour s'assurer de la sécurité, cela va devenir ennuyeux et les étudiants ne vont pas adhérer »,a confié le secrétaire. «Et en plus cela ne refléterait pas la véritable tradition et la culture de cet art».
Malgré les doutes, certains chefs d'établissement ont manifesté leur intérêt de mettre en avant le kung fu sur le campus et de dénicher les futurs vedettes.
«Je pense que c'est une bonne chose d'essayer», a déclaré Wang Tao, vice-président du lycée n°101 à Beijing. «Prenez l'exemple du taekwondo, ce sport est devenu très populaire chez les adolescents. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter par le wushu.
«Nous pourrions découvrir certains élèves qui pourraient être les stars de cinéma de demain».