La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage) a procédé, mardi en début de matinée, dans le quartier parisien de Belleville, à l'arrestation d'une femme âgée de 21 ans, soupçonnée d'avoir cherché à entrer en contact avec al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), a rapporté la presse française citant une source informée.
Selon le journal Le Figaro, qui s'appuie sur une source proche du dossier, cette apprentie-terroriste présumée "surfait notamment sur des sites de propagande". Cette arrestation a eu lieu dans le cadre d'une enquête préliminaire pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes" ouverte par le parquet antiterroriste.
Soulignant que la jeune femme semblait chercher à entrer en contact avec Aqpa, cette source a précisé au quotidien que cela n'en faisait donc "pas nécessairement un cadre de cette organisation".
Les policiers de la DCRI ont aussitôt placé la suspecte en garde à vue. Son interrogatoire pourrait durer jusqu'à 96 heures, comme le prévoit la loi française pour les investigations antiterroristes.
C'est l'activité de la jeune femme sur Internet qui a attiré l'attention des services de sécurité, puisqu'elle est notamment soupçonnée d'avoir consulté un site islamiste français influent, dénommé Ansar al-Haqq.
Ce site, très surveillé par les agents de la DCRI, a été au centre de l'actualité française il y a une dizaine de jours, à la suite de l'interpellation de l'un de ses administrateurs, Romain Letellier, qui agissait sous le pseudonyme d'Abou Saly al-Normandy.
Le jeune homme français était également le traducteur d'Inspire, une revue de propagande d'Aqpa, rédigée en anglais et adressée aux djihadistes potentiels vivant dans des pays occidentaux. Il a été mis en examen pour "apologie du terrorisme" et "provocation à la commission d'actes terroristes".
Ces arrestations s'inscrivent dans le cadre d'une vaste campagne de lutte contre le cyber-djihadisme en France, initiée par le parquet antiterroriste de Paris, en application de la loi du 21 décembre 2012, présentée par le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls.