Le tribunal anti-corruption du Pakistan a ordonné vendredi la réouverture des poursuites pour corruption à l'encontre de l'ancien président Asif Ali Zardari quelques semaines après son retrait de la présidence au terme de son mandat de cinq ans, ont indiqué des responsables.
Aucune de ces affaires n'a été instruite pendant cinq ans en raison de l'immunité de M. Zardari en tant que président.
Un juge du Bureau national pour la moralisation de la vie publique (National Accountability Bureau, NAB) a ordonné la réouverture des dossiers impliquant M. Zardari, co-président du principal parti d'opposition, le Parti du peuple pakistanais (PPP).
Un tribunal a adressé des notifications au procureur général du NAB concernant cinq citations à l'encontre d'Asif Ali Zardari, ont indiqué des responsables.
Le tribunal de la ville garnison de Rawalpindi, près de la capitale Islamabad, a également exigé une réponse de l'ancien président dans les deux semaines.
La notification du tribunal a stipulé que l'immunité de M. Zardari a pris fin lorsqu'il a quitté ses fonctions de président.
D'après les observateurs, le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif n'a pas fait pression auprès du tribunal pour rouvrir les dossiers afin d'éviter toute polarisation politique.
Mais cela n'a pas empêché le juge du NAB, Bashir Ahmed, de rouvrir les cinq affaires.
De son côté, le PPP n'a pas encore réagi à cette réouverture judiciaire.
L'ancien président Pervez Musharraf avait fait suspendre en 2007 toutes les poursuites à l'encontre de Zardari en vertu d'un accord d'amnistie controversé.
Plus tard, la Cour suprême avait annulé l'ordonnance de réconciliation nationale avant de relancer toutes les poursuites pour corruption à l'encontre de Zardari et de quelque 8.000 autres personnes, dont des dirigeants politiques et d'anciens responsables gouvernementaux.
Le 8 octobre, les autorités suisses, qui ont été contactées par le gouvernement pakistanais pour rouvrir les dossiers de corruption impliquant l'ancien président demeurés en suspens, ont rejeté la demande au motif que les délais étaient écoulés.