Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a indiqué mardi que ce sont des considérations stratégiques qui ont amené le gouvernement israélien à approuver la libération d'un deuxième groupe de prisonniers palestiniens.
Un commission ministérielle israélienne dont la mission était de sélectionner les prisonniers prévus pour être relâchés "s'est réunie à contre-coeur et avec des sentiments mitigés", a expliqué M. Yaalon lors d'une visite de la division de Gaza des forces de défense israéliennes. "Ayant combattu toute ma vie le terrorisme palestinien, et connaissant personnellement une partie des prisonniers libérés et sachant le sang qu'ils ont sur les mains, j'éprouve évidemment des sentiments partagés."
"Que cela nous plaise ou pas, et cela ne nous plait pas, nous avons la responsabilité en tant que gouvernement de conduire le pays en s'appuyant sur des réflexions stratégiques à long terme", a expliqué M. Yaaron dans une déclaration, notant qu'il s'agit de "vieux" prisonniers qui ont commis leurs crimes avant les accords d'Oslo de 1993.
Il a fait ces remarques au moment même où un groupe de 26 détenus palestiniens, qui ont purgé de longues peines de prison pour avoir tué des civils israéliens, devait être relâché mardi et tôt mercredi de la prison d'Ofer, près de Ramallah, en Cisjordanie.
Ils seront 104 prisonniers palestiniens au total à être relâchés, selon un accord entre Israël et l'Autorité palestinienne pour reprendre les négociations de paix.
Un premier groupe de prisonniers palestiniens a été libéré en août dernier, peu après la reprise des négociations.
La décision de relâcher le second groupe de détenus palestiniens a connu une vive opposition des députés d'extrême droite et des familles israéliennes des victimes de ces prisonniers.
Mardi, l'association Almagor de victimes du terrorisme, qui représente des dizaines de familles endeuillées, a remis une pétition à la Haute Cour de Justice, dans une tentative de dernière minute d'empêcher les libérations.
"Relâcher des meurtriers qui ont du sang sur les mains, même pour des raisons politiques, est entaché d'immoralité et représente un coup fatal à l'existence d'une société fondée sur les valeurs de l'éthique et du droit", déclare la pétition.
Près de 3.500 manifestants se sont rassemblés mardi à l'extérieur de la prison d'Ofer pour protester contre la décision du gouvernement israélien.