Alors que les Palestiniens doivent célébrer vendredi la signature des accords de paix d'Oslo avec Israël, les analystes locaux estiment que ces accords de paix ont des résultats mitigés, aussi bien négatifs que positifs.
Cet accord de paix a été signé à Washington en 1993, par le dirigeant palestinien feu Yasser Arafat et le Premier ministre israélien feu Yitzhak Rabin, pour mettre fin à des décennies de conflit entre les deux parties.
Ils ont certes conduit à la création de l'Autorité nationale palestinienne (ANP), et à une série de pourparlers de paix, toutefois l'objectif principal des Palestiniens n'a pas été réalisé.
Mekhemer Abu Seda, professeur en sciences politiques à l'université d'Al-Azhar à Gaza, a déclaré à Xinhua que l'une des conséquences positives des accords de paix avait été la création de l'Autorité palestinienne, une institution de transition pour les Palestiniens, "qui a apporté des services de santé, d' éducation et des services sociaux à son peuple".
"Le retour de centaines de milliers de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie a été une réussite, et cet accord lui-même a aidé les Palestiniens à franchir une seconde étape en obtenant le statut d'État observateur non-membre aux Nations unies", a-t-il dit.
Face à la politique d'expansion des colonies d'Israël, les accords d'Oslo ont également donné force à la revendication déterminée des Palestiniens sur les territoires occupés par Israël en 1967, et permis de libérer des milliers de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Toutefois, "les points négatifs de cet accord comprennent le fait qu'il n'a pas mis fin à l'occupation militaire de Cisjordanie et de Gaza ni aux activités de colonisation. Ce sont les deux problèmes majeurs que connaissent les Palestiniens actuellement et pour l'avenir", a ajouté M. Abu Seda.
Puisqu'Israël ne montre aucun signe de vouloir cesser la colonisation, et dans le contexte des divisions internes entre le mouvement Hamas et l'ANP, le président palestinien Mahmoud Abbas et d'autres hauts responsables ont déclaré de manière répétée qu' en cas d'échec du processus de paix avec Israël, les Palestiniens avaient d'autres alternatives, comme de se tourner à nouveau vers les Nations unies pour réclamer une reconnaissance à part entière d'un État palestinien indépendant.
"Les autres alternatives comprennent d'entreprendre un troisième soulèvement palestinien (intifada), ou encore de dissoudre l'autorité palestinienne et de tenir Israël pleinement et légalement responsable des Palestiniens et des territoires palestiniens", a déclaré à Xinhua Ahmed Awad, analyste politique de Ramallah.
"Au bout de 20 ans, je pense que Oslo est mort en raison des politiques israéliennes de poursuivre l'occupation militaire, d'étendre les colonies, de maintenir le blocus sur la bande de Gaza, et de diviser la Cisjordanie en cantons", a-t-il souligné.