Les Israéliens et les Palestiniens ont repris les pourparlers de paix lundi soir dans le cadre d'un iftar (repas de rupture du jeûne) présidé par le secrétaire d'Etat américain John Kerry au département d'Etat.
Le repas rassemblait les négociateurs israéliens Tzipi Livni et Yitzhak Molcho, leurs homologues palestiniens Saëb Erekat et Mohammad Shtayyeh, ainsi que Martin Indyk, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël nominé plus tôt dans la journée au poste de nouvel envoyé spécial afin de superviser les négociations dans les mois à venir.
M. Kerry s'est entretenu avec chaque équipe de négociateurs pendant environ 45 minutes avant de prendre part au dîner.
L'iftar, qui marque la fin de la journée de jeûne observé par les musulmans au cours du mois sacré du Ramadan, a donné le coup d'envoi des pourparlers préliminaires de deux jours entre Israéliens et Palestiniens, au cours desquels ils devraient jeter les bases des négociations formelles sur le statut final qui devraient durer au moins neuf mois.
La rencontre de lundi, qui survient presque trois ans après la rupture des derniers pourparlers directs entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, est le résultat direct de la diplomatie intensive de M. Kerry, qui a effectué six voyages au Moyen-Orient depuis sa prise de fonctions le 1er février.
Le cabinet israélien a accepté dimanche de libérer 104 Palestiniens détenus depuis longtemps au cours des négociations à venir, répondant à une condition posée par les Palestiniens pour reprendre les pourparlers.
Jen Psaki, la porte-parole de M. Kerry, a indiqué que le secrétaire croit toujours que le temps est compté pour la signature d'un accord de paix.
"Il croit que le temps n'est pas notre allié. C'est pourquoi nous travaillons si fort sur cette question", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse régulier. "Au fil du temps, la situation se complique sur le terrain. La méfiance s'approfondit et s'endurcit".
"Voilà une des raisons pour lesquelles ils ont tous convenu d'entreprendre des pourparlers. Ils ne tiennent pas à parler pour parler. Il s'agit du début de négociations directes sur le statut final prévues pour au moins neuf mois", a ajouté Mme Psaki.
Elle a cependant souligné que les échéances établies ne représentent pas d'une date-butoir.
"Il s'agit du début de négociations directes sur un calendrier d'au moins neuf mois", a expliqué Mme Psaki. "Nous allons faire tous les efforts pour parvenir à un accord au cours de cette période, mais encore une fois (...) il ne s'agit pas d'une date-butoir, mais d'un accord pour continuer à travailler".
M. Kerry et le président américain Barack Obama ont tous deux reconnu l'ampleur des défis à venir, appelant à des "compromis raisonnables" et à la "bonne foi" dans les négociations.
Tout le monde sait qu'il s'agit d'un processus difficile, a déclaré M. Kerry à des journalistes au département d'Etat lors de la nomination de M. Indyk au poste de nouvel envoyé.
"Si c'était facile, il y a longtemps que ça serait résolu", a-t-il mentionné. "Ainsi, ce n'est un secret pour personne que beaucoup de choix difficiles attendent les négociateurs et les dirigeants, lorsque nous cherchons à atteindre des compromis raisonnables sur des questions difficiles, compliquées, émotives et symboliques".
Jérusalem, la sécurité, les colonies juives, les frontières et les réfugiés font partie des sujets clés à couvrir dans les négociations sur le statut final.
"Je crois que les compromis raisonnables constituent la pierre angulaire de tous ces efforts", a souligné M. Kerry.
M. Obama a pour sa part appelé à la bonne foi ainsi qu'à une détermination et une attention soutenues dans l'approche des pourparlers.
Il a indiqué dans un communiqué que Washington est prêt à soutenir les parties prenantes à travers tout le processus de négociations, en gardant en tête l'objectif de former deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.
Les pourparlers de paix israélo-palestiniens ont été intermittents au cours des deux dernières décennies, soit depuis l'établissement en octobre 1991 du principe de "la terre contre la paix".
M. Kerry et l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair ont mis en place un plan de développement économique d'une valeur de 4 milliards de dollars américains pour les Palestiniens.
De plus, la Ligue arabe a endossé la reprise des pourparlers.
M. Kerry tiendra une rencontre trilatérale avec Mme Livni et M. Erekat mardi matin avant de faire l'annonce avec eux des étapes à venir dans le processus.
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