Le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a clôturé sa campagne électorale à la présidentielle lundi en appelant son rival, le chef d'état vétéran de 89 ans Robert Mugabe, a profiter d'une retraite bien méritée.
Mercredi, les électeurs auront à choisir entre « la morosité d'hier et un lendemain meilleur », a déclaré M. Tsvangirai, 61 ans, devant un rassemblement en extérieur des partisans de son Mouvement pour le changement démocratique (MDC-T).
Ce choix sera non seulement un choix politique, mais aussi un choix générationnel, a déclaré le Premier ministre, ajoutant que M. Mugabe appartenait à une génération qui a combattu pour l' indépendance, mais que lui appartenait à une génération nouvelle qui se bat pour la démocratie.
« J'appelle le président Mugabe a profiter de sa retraite dans le confort de sa terre natale. Je lui souhaite une longue vie, car je veux lui montrer comment on dirige un pays », a déclaré M. Tsvangirai.
Le dirigeant du MDC-T avait devancé M. Mugabe lors du premier tour des élections en 2008 mais s'était retiré du deuxième tour en dénonçant une campagne violente des partisans de M. Mugabe.
Lançant une pique à son adversaire, il a suggéré que le parti de M. Mugabe, le Zanu-PF, aurait dû choisir un candidat plus jeune pour la tâche colossale de diriger le gouvernement, au lieu de la confier à une personne âgée. M. Mugabe aura 90 ans en février prochain.
M. Mugabe a terminé sa campagne dimanche en réunissant une foule impressionnante de 40 000 personnes dans le plus grand stade sportif du pays, le National Sports Stadium.
Enthousiaste, M. Mugabe a occupé le podium pendant deux heures, une manoeuvre destinée à prouver sa forme physique, avant de rafraîchir sur scène avec une glace après avoir fini son discours.
M. Mugabe a critiqué M. Tsvangirai comme un « pleurnichard de la politique », et un « valet des occidentaux », appelant les Zimbabwéens à se détourner définitivement du parti MDC-T.
Les deux rivaux devraient s'opposer dans des élections très serrées mercredi prochain. La campagne politique a pris fin lundi.
Tout en affirmant son respect des institutions nationales telles que la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) et les observateurs des élections, M. Tsvangirai a déclaré qu'il n' accepterait pas de résultats électoraux faussés.
« Nous ne respectons pas une tentative délibérée de détourner la volonté du peuple. Cela, je ne le soutiendrai pas », a-t-il dit sous les applaudissements de milliers de partisans.
À la veille des élections, M. Tsvangirai a déclaré ne pas encore avoir reçu de copie des listes électorales.
« La crédibilité de ces élections dépendra du comportement et de la conduite du ZEC », a-t-il déclaré.
M. Tsvangirai, également un ex-dirigeant syndical, a déclaré que son gouvernement réviserait les politiques du marché du travail, et veillerait à ce que l'État assure des filets de sécurité pour les personnes âgées, les orphelins et les invalides.
M. Tsvangirai a également déclaré que si son parti l' emportait, il presserait ses partisans de s'abstenir de représailles. Il faudra pardonner et unir ses forces avec les ennemis d'hier si l'on souhaite que le pays se développe, a déclaré M. Tsvangirai.