Les négociateurs israéliens et palestiniens se sont rencontrés mercredi à Jérusalem pour un second tour de pourparlers de paix. Malgré l'attitude positive démontrée par les deux parties, la possibilité d'une avancée majeure reste faible.
Le penchant vers la droite du gouvernement israélien et la réticence au compromis des Palestiniens constituent, entre autres, les deux principales entraves au processus de paix, notent des analystes israéliens.
UN GOUVERNEMENT DE DROITE
Le gouvernement israélien a libéré des prisonniers palestiniens comme geste de bonne volonté, tandis qu'il a donné le feu vert à la construction de 1 900 nouveaux logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Ces deux décisions contradictoires mettent en lumière la complexité à laquelle fait face le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la recherche d'un équilibre lui permettant de faire avancer le processus de paix avec les Palestiniens tout en satisfaisant les membres de son cabinet.
Guy Ben-Porat, analyste à l'Université Ben-Gourion de Néguev, a noté qu'"en raison de sa composition, le gouvernement israélien ne pourrait pas vraiment aller très loin dans le processus de paix. Les partis de droite au sein du gouvernement ont clairement énoncé qu'ils acceptent (la situation) tant que ça reste des paroles, mais ne peuvent pas aller plus loin".
Itamar Rabinovich, professeur à l'Université de Tel Aviv, a noté qu'un des partenaires clés dans la coalition au pouvoir est le parti HaBayit HaYehudi (Le Foyer juif), parti de droite et pro-colonisation, dont le dirigeant Naftali Bennett a menacé de quitter le gouvernement si M. Netanyahu accepte de céder des terres aux Palestiniens. Cette démarche mènerait à la chute du gouvernement.
En outre, la position de M. Netanyahu est faible non seulement au sein du gouvernement, mais également dans son propre parti, le Likoud, a noté M. Rabinovich, avant d'ajouter que le parti est en train de glisser vers la droite, alors que plusieurs de ses modérés ont été remplacés par des partisans de la ligne dure, dont les points de vue se rapprochent davantage de ceux du HaBayit HaYehudi.
Ainsi, si M. Netanyahu veut prendre une mesure radicale pour promouvoir la paix, il devra peut-être suivre les traces de l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, qui a quitté le Likoud pour fonder un nouveau parti, le Kadima.
RETICENCE AU COMPROMIS DES PALESTINIENS
Les négociations entre Israéliens et Palestiniens ont été rompues en octobre 2010 en raison de l'expansion des activités de colonisation israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Malgré les efforts internationaux visant à relancer les pourparlers, il aura fallu attendre à la fin juillet pour que le processus de paix reprenne, après des mois de médiation intensive par le secrétaire d'Etat américain John Kerry depuis son entrée en fonction en février.
La raison principale derrière cette longue suspension est l'insistance des Palestiniens à poser le gel des activités de peuplement israéliennes comme condition préalable à la reprise des pourparlers.
Après la reprise des négociations, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à Israël de relancer le plan de paix que lui avait présenté l'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert en 2008, qui proposait qu'Israël se retire de 94% de la Cisjordanie.
En outre, M. Rabinovich a souligné que le président palestinien "ne contrôle pas Gaza", une enclave palestinienne dirigée par le mouvement islamique du Hamas, qui s'oppose à l'Etat d'Israël et à tout pourparler de paix avec ce dernier.
Dans les négociations en cours, les Palestiniens ne semblent pas moins entêtés qu'avant, ce qui signifie que les chances d'avancée majeure demeurent bien minces.