La Chine a vivement protesté jeudi contre la visite des membres du cabinet japonais au sanctuaire de Yasukuni et la condamne fermement.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu Zhenmin a convoqué l'ambassadeur du Japon en Chine Masato Kitera et a fait des représentations solennelles à ce sujet, a déclaré le porte-parole du ministère Hong Lei.
La visite des membres du cabinet japonais au sanctuaire où sont honorés des criminels de guerre de classe A le jour du 68e anniversaire de la capitulation japonaise lors de la Seconde Guerre Mondiale est une "provocation ouverte envers la justice de l'histoire et la conscience humaine", a souligné M. Hong. De plus, a-t-il insisté, cet acte heurte profondément les sentiments des peuples des pays d'Asie qui en ont été victimes, dont la Chine.
La question du sanctuaire de Yasukuni permet de voir si le Japon peut correctement prendre conscience de son militarisme et de son histoire d'agression et s'il peut respecter les sentiments des peuples des pays d'Asie qui en ont été victimes, a indiqué M. Hong.
"L'attitude des personnes au pouvoir au Japon à l'égard des sujets historiques, dont la question du sanctuaire, touche directement au fondement politique des relations sino-japonaises", a-t-il déclaré.
Quelle que soit la forme ou la raison invoquée par les dirigeants du Japon pour visiter ce sanctuaire, le fond est qu'ils tentent de nier leur histoire d'agression, de glorifier le militarisme et de remettre en question les résultats de la Seconde Guerre Mondiale ainsi que l'ordre international d'après-guerre. Cette attitude ne fera que leur attirer la ferme opposition et la condamnation unanime de la Chine et des autres pays asiatiques, a-t-il poursuivi.
Hong Lei a réaffirmé que le Japon ne pourrait faire face à l'avenir qu'en étudiant le miroir de l'histoire. Il a appelé le Japon à s'engager à une introspection en profondeur quant à son histoire d'agression et à faire des efforts réels pour gagner la confiance de la communauté internationale.
"Sinon, les relations entre le Japon et ses pays voisins d'Asie n'auront aucun avenir", a souligné le porte-parole.
Les visites à répétition au sanctuaire de Yasukuni de dirigeants et législateurs japonais sont devenues un des principaux obstacles au bon rétablissement des relations avec ses voisins, notamment la Chine et la République de Corée, qui ont particulièrement souffert de l'invasion japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale.