Le siège de l'OIAC (OPCW en anglais) à La Haye, aux Pays-Bas. |
Un cargo danois devrait charger les stocks d'armes chimiques légères de la Syrie et les transférer sur un navire américain spécialement adapté, dans une opération délicate et sans précédent qui aura lieu au début de l'année prochaine. Les plans en cours d'élaboration par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) n'ont pas été finalisés. On ne sait pas encore, par exemple, si le transfert entre les deux navires d'environ 500 tonnes de produits chimiques mortels, y compris des agents neurotoxiques, se fera en mer ou lorsque les deux navires seront à quai.
Les deux options présentent de sérieux défis. Un transfert en mer d'un navire à l'autre avec une telle cargaison dangereuse serait plein de dangers. Mais jusqu'ici, aucun port de la Méditerranée n'a accepté d'accueillir un transfert sur terre, disent les experts de l'armement informés du plan de l'OIAC, hier à La Haye.
Le navire américain, le MV Cape Ray de l'Administration maritime, est arrivé à Norfolk, en Virginie, avec deux systèmes d'hydrolyse de terrain déployables qui neutralisent les agents d'armes chimiques par l'ajout d'eau douce et d'autres réactifs, comme l'hydroxyde de sodium et l'hypochlorite de sodium. Le navire danois a jusqu'ici pas été identifié mais ce devrait être un navire roulier comme le Cap-Ray.
Si tout se passe selon le plan, les armes chimiques devraient quitter Lattaquié à la fin de l'année et le Cap Ray devrait être prêt à naviguer le 4 janvier. Il commencera à traiter les produits chimiques dans les eaux internationales, mais il ne peut le faire que sur une mer calme. Le processus sera entièrement autonome. Il n'y a pas eu de décision finale sur l'endroit où les matériaux seront déchargés pour incinération mais les effluents pourraient être stockés dans des conteneurs pendant de nombreux mois.
Après l'élimination de la partie la plus dangereuse des réserves, le plan de l'OIAC se concentrera sur les précurseurs moins toxiques, qui peuvent être directement détruits dans des incinérateurs commerciaux. L'OIAC envisage environ trois douzaines de soumissions par des entreprises du monde entier. La date limite pour la destruction complète de l'arsenal chimique syrien est fixée au milieu de l'année prochaine.