Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a condamné vendredi le Japon pour avoir tenté de retirer ses excuses présentées par le passé aux "femmes de réconfort", un euphémisme utilisé pour qualifier les femmes sud-coréennes prostituées de force par l'armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.
Un responsable étranger du ministère, sous couvert d'anonymat, a déclaré que le gouvernement japonais ne doit pas prendre des mesures arriérées et irréfléchies, qui infligeront à nouveau "des douleurs et des cicatrices insoutenables" aux victimes sud-coréennes de l'esclavage sexuel.
La dénonciation est intervenue au lendemain de la demande de réexamination, par le secrétaire en chef du cabinet Yoshihide Suga, d'un ensemble d'entretiens avec 16 femmes de réconfort sud-coréennes, au cours desquels elles s'étaient présentées comme des esclaves sexuelles de la Seconde Guerre mondiale.
Les entretiens avaient été menés pendant cinq jours en 1993 par les autorités japonaises à Séoul, et avaient mené à la publication de la Déclaration Kono, une excuse officielle présentée par le secrétaire en chef du cabinet d'alors, Yohei Kono, pour la prostitution forcée par l'armée impériale japonaise.
Questionné par un député nationaliste japonais sur les anciens entretiens, M. Suga a déclaré lors d'une réunion du comité du budget de la Chambre basse qu'il était souhaitable de les réexaminer d'un point de vue académique, laissant entendre qu'une équipe dirigée par le gouvernement sera autorisée à vérifier les propos tenus par les femmes de réconfort.