Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré mardi que le monde doit faire en sorte que l'Iran ne puisse réaliser ses ambitions nucléaires.
Il s'est exprimé ainsi lors d'une conférence de presse organisée avec la chancelière allemande en visite en Israël.
"Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir un monde avec un régime fanatique disposant d'armes nucléaires", a déclaré M. Netanyahou, mettant en garde contre les efforts continus de Téhéran visant à "obtenir des armes nucléaires et des missiles balistiques" susceptibles d'atteindre l'Europe et les Etats-Unis.
Commentant les négociations nucléaires entre l'Iran et certaines puissances mondiales, le Premier ministre israélien a déclaré que leur accord permanent devrait garantir que Téhéran ne soit pas en mesure de réaliser ses ambitions nucléaires.
Il a également rejeté le projet proposé par l'équipe de négociation des Etats-Unis autorisant l'Iran à mener un programme restreint d'enrichissement d'uranium à petite échelle à des fins non militaires.
Pour sa part, la chancelière Angela Merkel a déclaré que le programme nucléaire iranien n'est pas seulement une menace pour Israël mais aussi pour l'Europe, tout en exprimant son engagement vis-à-vis des pourparlers entre l'Iran et les puissances mondiales, groupe aussi appelé P5+1, dont l'Allemagne fait partie, pour un accord global.
"Le groupe P5 +1 a une opportunité diplomatique d'agir et nous avons besoin de tout examiner pour voir si l'Iran tient ses engagements", a expliqué Mme Merkel, citée par le site Internet d'information Ynet.
La chancelière n'a pas commenté la demande d'Israël qui souhaite que l'Iran cesse toutes ses activités nucléaires en vertu de l'accord négocié avec le groupe P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie et Allemagne).
M. Netanyahou a fait de sa bataille contre la nucléarisation de l'Iran l'un des éléments clés de son programme politique, qualifiant l'accord provisoire de novembre entre le P5+1 et l'Iran d'"erreur historique".
Aux termes de l'accord, l'Iran a suspendu ses activités d'enrichissement d'uranium à 20 % et a entamé le processus de dilution et d'oxydation de ses 196 kg de stocks d'uranium enrichi à 20 % en échange d'un assouplissement partiel des sanctions imposées à ses secteurs de l'énergie et financier.
M. Netanyahou a tenté de faire campagne contre l'assouplissement des sanctions imposées à l'Iran tant que la République islamique n'arrêtera pas ses activités d'enrichissement d'uranium et ne démantèlera pas ses centrifugeuses d'enrichissement. Sa campagne est critiquée en Israël par des hommes politiques de centre-gauche, qui estiment que le Premier ministre essaie de détourner l'attention du public de la situation socio-économique nationale.
Pour sa part, l'Iran a insisté sur le fait que son programme nucléaire poursuit des fins pacifiques et a critiqué les tentatives du Premier ministre israélien d'interférer avec ses contacts avec le groupe P5+1.