L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn ont annoncé mercredi leur décision de rappeler leurs ambassadeurs au Qatar au motif que ce dernier "ne respecte pas les principes" du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Un communiqué conjoint publié par les trois Etats membres du CCG indique que la décision a été prise pour "préserver la sécurité et la stabilité" sur leurs territoires.
Les trois pays ont expliqué que le Qatar n'avait pas encore mis en œuvre l'Accord de sécurité du Golfe signé en novembre dernier, qui a pour objectif de renforcer la coopération des membres en matière de sécurité afin de faire face aux nouvelles menaces auxquelles leurs pays sont confrontés.
Lors d'une réunion tenue mardi, les ministres des Affaires étrangères des membres du CCG ont tenté de convaincre le Qatar de l'importance de la mise en œuvre de l'accord, mais le Qatar ne s'est pas engagé dans ce sens.
Les trois pays du CCG ont déclaré qu'ils ont essayé en vain de convaincre le Qatar de ne pas interférer dans les affaires intérieures d'un autre membre, comme stipulé dans l'accord.
Ils ont également demandé au Qatar de ne pas soutenir de partie dont l'objectif est de menacer la sécurité et la stabilité de tout membre du CCG, en référence au soutien apporté par le Qatar au mouvement des Frères musulmans, qui est interdit dans la plupart des Etats du Golfe.
Plus tôt, Abu Dhabi avait déjà convoqué l'ambassadeur du Qatar aux EAU pour protester contre les déclaration du leader religieux Yusuf al-Qaradawi, basé à Doha.
Lors d'un sermon prononcé pendant la prière de vendredi, Qaradawi avait critiqué la position des EAU au sujet des Frères musulmans. La confrérie était au pouvoir l'année dernière en Egypte jusqu'à la destitution en juillet du président Mohamed Morsi.
En 2013, les autorités saoudiennes ont arrêté des dizaines de partisans locaux et étrangers des Frères musulmans, condamnant certains à des peines de prison à vie pour avoir fomenté des "actes de terreur" visant à déstabiliser l'Arabie saoudite.