La Russie a accusé jeudi les Etats-Unis de faire preuve de partialité concernant les positions de Moscou au sujet des événements en Ukraine.
"Le département d'Etat [américain] essaie de jouer sur une interprétation des événements éhontément partiale comme s'il n'y avait pas de nombreuses preuves de faits scandaleux perpétrés par les nationalistes radicaux [en Ukraine]", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch, en référence à un communiqué publié par le gouvernement américain critiquant le président russe Vladimir Poutine.
M. Loukachevitch a qualifié le communiqué du gouvernement américain d'"étonnant", et y a vu une "distorsion primaire de la réalité qui dérive d'un cynisme et d'un 'deux poids deux mesures' non dissimulé".
"Bien sûr, Washington ne peut admettre avoir soutenu Maidan [le mouvement de la Place de l'Indépendance à Kiev] et encouragé le renversement par la force du gouvernement légal, laissant la voie libre à ceux qui tentent maintenant de se faire passer pour le gouvernement légitime à Kiev", a-t-il ajouté.
Le porte-parole a également indiqué que les Etats-Unis n'avaient pas le droit de faire la morale concernant le respect du droit international et de la souveraineté des autres pays.
"Qu'en est-il des raids aériens en ex-Yougoslavie ou de l'invasion en Irak sous un faux prétexte ?", a-t-il dit.
Le porte-parole a déclaré que le gouvernement américain ne pouvait reconnaître le fait qu'il lui était impossible de "dicter sa volonté à tout moment et en tout lieu".
"Il ne se maîtrise plus, mais ce n'est pas une raison pour rejeter son erreur à la face de quelqu'un d'autre", a-t-il ajouté.
La situation en Ukraine a encore évolué jeudi. Le parlement de Crimée, région dotée du statut de république autonome, a voté en faveur d'un rattachement à la Russie et décidé d'organiser un référendum sur le futur statut du territoire le 16 mars, soit deux semaines plus tôt qu'initialement envisagé.
Un peu plus tard dans la journée, le président américain Barack Obama a déclaré que le référendum proposé en Crimée constituerait une violation de la Constitution ukrainienne et du droit international, et que toute décision concernant la Crimée devrait inclure le gouvernement ukrainien.