L'Ukraine a lancé mardi un appel aux pays garants du traité de Budapest, leur demandant assistance pour préserver son intégrité territoriale.
Dans cet appel, qui a été approuvé par le parlement ukrainien, Kiev demande aux Etats-Unis et au Royaume-Uni d'"appliquer toutes les mesures possibles sur les plans diplomatique, politique, économique et militaire" pour maintenir l'indépendance et la souveraineté de l'Ukraine.
En 1994, Kiev a signé le traité de Budapest, en vertu duquel l'Ukraine a renoncé à son arsenal nucléaire en échange de garanties concernant la reconnaissance de sa souveraineté.
La Russie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en tant que garants de ce traité, ont pour obligation de ne pas utiliser la force contre l'Ukraine et de jouer un rôle de médiateur si l'intégrité territoriale du pays se voit menacée.
L'Ukraine est désormais menacée de partition, le parlement régional de la République autonome de Crimée ayant adopté mardi le texte de sa déclaration d'indépendance de l'Ukraine.
Cette décision sera soumise aux électeurs criméens lors du référendum prévu dimanche prochain.
Depuis la survenue de la crise en Crimée fin février, Kiev accuse Moscou d'aggraver la situation en augmentant ses troupes dans la péninsule, où est basée la flotte russe de la mer Noire.
Le président du parlement de Crimée, Vladimir Konstantinov, a déclaré mardi que la région autonome était devenue une république parlementaire lors de l'adoption de la déclaration d'indépendance par les députés criméens.
"En adoptant la déclaration, nous nous sommes proclamés République", a souligné M. Konstantinov, selon qui la Crimée "n'est plus une région autonome ukrainienne".
Il a ajouté que la déclaration était nécessaire dans le cadre des procédures juridiques de rattachement de la Crimée à la Russie. La Crimée "ne retournera pas en Ukraine", a-t-il martelé.
Pour entrer en vigueur, la décision du parlement devra être confirmée par le référendum du 16 mars portant sur le statut futur de la péninsule.
Kiev juge ce référendum "illégal", arguant qu'il n'est pas conforme à la Constitution ukrainienne.
La péninsule de Crimée a été transférée à l'Ukraine en 1954, un transfert "cadeau" à Kiev décidé par le dirigeant soviétique de l'époque Nikita Khrouchtchev pour marquer le 300e anniversaire du rattachement de l'Ukraine à l'empire russe.