Alors qu'a débuté lundi matin la commémoration du 20e anniversaire du génocide rwandais sous le thème "Souvenir, unité, renouveau", aucun représentant de la France n'assiste finalement à l'événement, le diplomate français s'étant vu retirer lundi matin son accréditation.
Suite aux déclarations du président rwandais Paul Kagamé accusant la France de "participation" à l'"exécution" du génocide de 1994, Paris avait déjà annoncé samedi l' annulation de sa participation à la commémoration organisée à Kigali, la capitale rwandaise.
"Ces accusations sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années entre nos deux pays", avait alors déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.
Le même jour, le ministre français des Affaires étrangères à l'époque du génocide, Alain Juppé, a appelé le président François Hollande "à défendre l'honneur de la France", face à ce qu'il a qualifié d'''inacceptable mise en cause de la France".
"Il serait aujourd'hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables. J'appelle le Président de la République et le gouvernement français à défendre sans ambiguïté l'honneur de la France, l'honneur de son Armée, l'honneur de ses diplomates", a écrit Alain Juppé dans un article publié sur son blog.
"Il est rigoureusement faux que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait", a poursuivi l' ancien ministre, ajoutant que Paris "a tout fait pour pousser à la réconciliation des deux camps", Hutu et Tutsi.
Bien qu' elle ait décidé de ne plus envoyer de délégation, la France avait cependant indiqué dimanche soir ne pas vouloir boycotter les cérémonies en y envoyant l'ambassadeur de France à Kigali, Michel Flesch. Mais les autorités rwandaises ont finalement retiré lundi matin l'accréditation à l'ambassadeur de France.
Lundi matin, sur RFI, l'ancien secrétaire général de l'Élysée sous la présidence de François Mitterrand, en 1994, Hubert Védrine, a réagi aux propos du président rwandais, qualifiant ses accusations d' "effarantes" et reposant sur des faits "faux".
La commémoration du 20 anniversaire du génocide rwandais est organisée à Kigali en présence des représentants de nombreux pays et organisations, notamment de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies.
Le génocide s' est déroulé entre avril et juillet 1994, faisant quelque 800 000 morts, essentiellement tutsis.