La Russie réagirait si ses intérêts ou ses citoyens se trouvaient confrontés à une "attaque directe", a déclaré mercredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Si nous sommes attaqués, nous répondrions certainement", a dit M. Lavrov lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision russe Russia Today.
"Si nos intérêts légitimes, les intérêts des Russes, sont attaqués directement, je ne vois pas d'autre possibilité que de répondre conformément au droit international", a-t-il déclaré, tout en affirmant qu'une attaque contre les citoyens russes était une attaque contre la Fédération de Russie.
Toutefois, cela serait le pire des scénarios pour la crise politique en Ukraine, a-t-il souligné.
Selon M. Lavrov, la situation en Ukraine est "juste un nouvel exemple de tentative de la part de Washington de gagner du terrain dans la lutte géopolitique."
"L'Ukraine n'est qu'une manifestation du refus des Etats-Unis de céder dans le combat géopolitique. Les Américains ne sont pas prêts à admettre qu'ils ne peuvent être aux commandes dans tous les coins de la planète", a-t-il déclaré.
Les "solutions toutes faites" des Etats-Unis ne permettent pas de régler la crise en Ukraine parce que Washington ne comprend pas les causes profondes de cette crise, a estimé M. Lavrov.
Les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine se sont réunis à Genève le 17 avril pour tenter de trouver une solution à la crise.
M. Lavrov a accusé le gouvernement ukrainien de faire marche arrière sur son engagement pris à Genève en faveur d'une cessation des violences.
"A Genève, nous avons convenu qu'il devait être mis un terme à toutes les violences. Le lendemain, dans l'après-midi, (le président par intérim Olexandre) Tourtchinov a déclaré quasiment l'état d'urgence et donné l'ordre à l'armée de tirer sur la population", a affirmé le chef de la diplomatie russe, qualifiant ces actions de "criminelles".
M. Lavrov a également affirmé que le renforcement des troupes russes à proximité de la frontière avec l'Ukraine était conforme au droit international. Il a expliqué que les troupes menaient des exercices militaires de routine et il a démenti la présence de militaires russes dans l'est de l'Ukraine.