Deux importants partis d'opposition en Syrie ont appelé les Syriens à boycotter l'élection présidentielle à venir, qualifiant le vote controversé d'"illégitime".
L'Organe de coordination nationale (NCB) et le parti Building Syria State (BSS) ont de longue date exprimé leur opposition à l'élection présidentielle du 3 juin prochain, mais ils appellent maintenant les Syriens à boycotter le vote.
"Une campagne a été lancée par solidarité avec les Syriens qui sont privés de participation à l'élection. Ainsi, nous rejetons les élections comme étant illégitimes et ne représentant pas tous les Syriens", a déclaré mercredi à Xinhua le président du BSS Anas Joudeh.
Il a souligné que "l'élection présidentielle devrait être organisée avec la participation de tous les électeurs éligibles", faute de quoi "tout le processus est illégitime".
"Nous devons revenir à l'esprit du communiqué de Genève de 2012, l'esprit d'une solution politique avec la participation de tous. Cette solution devrait commencer par un cessez-le-feu qui pourrait mener à une période transitoire, où il y aurait plus de liberté politique et plus de partis, afin que les Syriens puissent vraiment s'orienter vers de vraies élections", a-t-il expliqué.
De son côté, Saleh Nabwani, un membre du NCB, va également dans le sens de M. Joudeh et renouvelle l'appel au boycott du vote par les Syriens.
Pour M. Nabwani, la prochaine élection est "unilatérale" parce qu'elle est organisée conformément à une loi électorale "de parti-pris".
"Cette élection ne mènera pas à la fin des violences en Syrie. Ainsi, si la solution pour la crise n'est pas dans l'intérêt du peuple syrien et de la patrie, la quantité de sang versé et le nombre de morts vont augmenter", a-t-il affirmé.
M. Nabwani estime que la meilleure solution pour la crise syrienne est d'appliquer le communiqué de Genève en coopération avec toutes les parties syriennes, "sinon, il n'y aura pas de solution".
Trois candidats, dont le président sortant Bachar al-Assad se présentent à la course présidentielle.
La campagne pour l'élection présidentielle a commencé officiellement la semaine dernière. C'est la première fois en 40 ans de règne de la famille Assad que les Syriens voient d'autres candidats qu'Assad se présenter à la présidentielle.
L'élection présidentielle avec plusieurs candidats est le résultat de la constitution de 2012, qui a mis fin au référendum à un candidat qui avait lieu en Syrie.