Le Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies a publié mercredi son dernier rapport sur l'Ukraine, qui met en garde contre l'effondrement de la loi et de l'ordre dans les zones tenues par les groupes armés dans l'est de l'Ukraine, a fait savoir le porte-parole de l'ONU lors de son point de presse quotidien à New York.
Selon le porte-parole, le rapport de 58 pages, qui couvre la période du 7 mai au 7 juin 2014, indique que la situation des droits de l'homme dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk a continué à se dégrader. Selon le rapport, la présence d'individus armés et d'armes a augmenté dans les deux régions et les représentants de la "République populaire de Donetsk" ont reconnu la présence, au sein de leurs groupes armés, de citoyens de la Fédération de Russie, y compris de personnes originaires de Tchétchénie et d'autres républiques du Nord-Caucase.
Le rapport fait remarquer que la montée de l'activité criminelle aboutissant à des abus des droits de l'homme n'est plus limitée à la seule prise pour cible de journalistes, d'élus, d'hommes politiques locaux, de fonctionnaires et d'activistes de la société civile. Les enlèvements, les détentions, les actes de mauvais traitements et de torture, et les meurtres par des groupes armés touchent désormais la population des deux régions orientales en général, régions où règnent désormais une atmosphère d'intimidation et de peur constante.
Selon le rapport, les combats sont devenus plus réguliers et plus intenses depuis que le gouvernement a déployé ses forces armées à Donetsk et à Lougansk. Les habitants des zones touchées par ces combats sont de plus en plus pris dans les échanges de tirs entre les militaires ukrainiens et des groupes armés, avec un nombre grandissant d'habitants tués et blessés.
Le rapport ajoute que la mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies est préoccupée par le nombre croissant de rapports de disparitions forcées résultant d'opérations de sécurité.
La liberté d'expression continue d'être menacée, en particulier dans les régions de l'est où les journalistes font l'objet d'intimidation et voient leur sécurité physique menacée, indique le rapport. Le document détaille aussi de nombreux cas de violence, de harcèlement, de détention arbitraire et d'enlèvement de journalistes, y compris des journalistes ukrainiens à Donetsk, Lougansk et en Crimée, ainsi que des professionnels des médias russes en visite pour couvrir les événements dans l'est du pays.
La Haut-Commissaire onusienne Navi Pillay a appelé le gouvernement ukrainien "à faire preuve de retenue, à garantir que les opérations de sécurité soient en tout temps en conformité avec les normes internationales et à accorder une grande attention à la protection des civils lors des combats avec les groupes armés".
Les troubles ont été signalés dans l'est de l'Ukraine, où de violents combats entre les troupes gouvernementales et les militants armés, qui exigent l'indépendance de Kiev, ont fait rage depuis la mi-avril dans la région.