Le mouvement islamique du Hamas à Gaza a annoncé samedi qu'il réfléchissait à la formation d'un gouvernement séparatiste dans l'enclave si les désaccords se poursuivent avec les autres factions palestiniennes.
Le vice-ministre des Affaires étrangères du Hamas Ghazi Hammad a indiqué samedi lors d'une conférence de presse que la bande de Gaza avait été ignorée depuis la création du nouveau gouvernement d'unité palestinien, ce qui met Gaza dans une situation critique, y créant un vide tout en menaçant la réconciliation interne palestinienne.
Une crise liée aux salaires, où des milliers d'employés du Hamas dans la bande de Gaza ne sont pas payés, a pesé sur le nouveau gouvernement depuis le premier jour. Le Premier ministre Rami Hamdallah a annoncé plus tôt que le budget du nouveau gouvernement palestinien ne permettrait pas de couvrir les 40 millions de dollars de salaires mensuels des 40 000 employés du secteur public, qui travaillent dans la bande de Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle en 2007.
Sami Abu Zuhri, le porte-parole du Hamas à Gaza, a expliqué à Xinhua que le mouvement ne pourrait pas patienter éternellement face au vide politique et administratif en cours dans la bande de Gaza, si le territoire continue d'être ignoré, alors même qu'il subit un siège sévère d'Israël depuis plus de sept ans.
Pourtant, Abu Zuhri a dénié le fait que le Hamas prévoyait de mettre fin à l'accord de réconciliation avec le parti du Fatah de Mahmoud Abbas et de reprendre le contrôle de la bande de Gaza. Si la situation actuelle à Gaza se poursuit, le Hamas prendra la bonne décision en temps utile, a-t-il lancé.
Musataf Sawaf, un analyste politique proche du Hamas, a expliqué à Xinhua qu'il n'était pas logique de laisser la bande de Gaza sans direction alors qu'un gouvernement unitaire avait été accepté et formé, et que le Hamas n'accepterait pas longtemps que la bande de Gaza reste telle quelle.