Sans doute est-ce l'exemple de la Suède, premier pays de l'Union Européenne à reconnaitre l'Etat palestinien, qui a poussé le Parti Socialiste français à faire à son tour un pas en avant dans ce sens. Une dizaine de députés et sénateurs PS ont rencontré mercredi Laurent Fabius, le Ministre français des affaires étrangères, et plusieurs autres parlementaires de gauche ont déposé des propositions de résolution allant dans le même sens.
A condition qu'ils soient votés, ces textes n'auraient malgré tout qu'une portée symbolique, mais tout de même très importante. Les parlementaires français pourraient discuter d'ici la fin de l'année d'une proposition de résolution demandant au gouvernement de devenir le 136e pays -et le deuxième de l'Union Européenne- à reconnaître un Etat palestinien. Déjà, il y a quelques semaines, le Parlement britannique avait exprimé un souhait allant dans le même sens.
A la mi-octobre, Laurent Fabius s'était néanmoins montré très prudent, assurant que la France reconnaîtrait l'État palestinien « le moment venu », mais à condition que cela soit « utile à la paix » et pas seulement « symbolique ».
En une semaine, plusieurs propositions de résolution allant dans ce sens ont été déposées sur les bureaux des présidents de l'Assemblée et du Sénat, toutes à l'initiative de parlementaires de gauche. La reconnaissance de la Palestine par le Parlement britannique le 13 octobre dernier, puis surtout par la Suède le 30 octobre et alors que s'annonce un vote au Parlement espagnol ont sans doute poussé les sénateurs et députés de gauche français à relancer le sujet. « La France ne peut rester en retrait », disent-ils.
Tous ces parlementaires rappellent d'ailleurs que « la reconnaissance internationale de l'État palestinien » était le 59e des 60 engagements du candidat Hollande en 2012, mais sur ce sujet ultrasensible, il y a aussi de fortes réticences. L'ambassadeur d'Israël en France a déjà adressé un courrier en ce sens aux sénateurs le 28 octobre pour les prévenir que «toute reconnaissance unilatérale serait contre-productive». Et on se souvient que lorsque la Suède –le premier pays de l'UE à le faire– a reconnu l'Etat Palestinien, Israël a rappelé illico son ambassadeur à Stockholm.