De sévères restrictions sur les mouvements au passage de Rafah entre la Bande de Gaza et l'Egypte ont empiré une situation humanitaire déjà fragile pour les 1,7 million de Palestiniens dans le territoire, provoquant l'augmentation des pénuries de carburant et limitant l'accès aux services de santé à l'étranger entre autres, ont indiqué les Nations unies lundi.
Le passage de Rafah contrôlé par l'Egypte est la principale porte de Gaza vers le monde extérieur, suite aux restrictions de long terme imposées aux passages contrôlés par Israël, fait remarquer le rapport du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) dans le territoire palestinien occupé.
Toutefois, une action récente de l'Egypte pour contrer les activités illégales et l'insécurité dans le Sinaï a mené à des restrictions "sévères" sur les mouvements de personnes à travers le passage de Rafah et à la fermeture de tunnels de contrebande sous la frontière égypto-gazaouie.
Il n'y a eu dans le même temps qu'un soulagement limité des restrictions en cours imposées aux points de passage légitimes de la part d'Israël.
"La situation humanitaire déjà fragile dans la Bande de Gaza a par conséquent empiré," selon le rapport.
Les horaires d'ouverture du point de passage de Rafah quand ce dernier est ouvert sont de quatre heures par jour, six jours par semaine, ayant été réduits par rapport à neuf heures, sept jours par semaine avant cela. Seuls les voyageurs autorisés ont pu traverser le passage, incluant des étrangers, des détenteurs de visa, et des patients devant officiellement être traités médicalement à l'étranger.
"En conséquence, une large majorité de Gazaouis ne respectant pas ces critères n'ont pas la possibilité de passer," indique le rapport, ajoutant qu'en moyenne, moins de 400 personnes par jour ont traversé le passage dans les deux directions depuis juillet 2013, soit environ 29% du nombre de personnes l'ayant traversé dans la première moitié de 2013.
La plupart des tunnels illégaux sous la frontière égypto-gazaouie formant le principal moyen d'approvisionnement de matériaux de construction et de carburant ont été fermés. On estime que seulement dix tunnels fonctionnent encore au 21 septembre, en baisse par rapport à environ 300 avant le mois de juin.
La centrale électrique de Gaza a été forcée de réduire sa production d'électricité et pourrait fermer complètement si un approvisionnement adéquat de carburant n'est pas fourni de toute urgence.
D'après l'OCHA, les pénuries de carburant et les coupures d'électricité croissantes touchent "de manière significative" la mise à disposition de services essentiels, les pénuries de matériaux de construction freinent la maintenance et la réhabilitation d'infrastructures de service essentielles, et l'accès restraint pour les personnes à travers le passage de Rafah ralentit l'accès aux services de santé spécialisés à l'étranger.
Les restrictions aux passages contrôlés par Israël font partie du blocus imposé par le gouvernement à Gaza au début de 2007 pour ce qu'il qualifiait de raisons de sécurité après que le groupe du Hamas, n'ayant pas reconnu le droit à l'existence de l'Etat d'Israël, a chassé le mouvement du Fatah de la Bande de Gaza.