Le président américain Barack Obama a écrit au Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, pour l'assurer de leur "intérêt commun" à lutter contre le groupe extrémiste de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, a rapporté jeudi le quotidien américain The Wall Street Journal.
Selon la source, qui a cité des sources bien informées, la lettre a été envoyée courant octobre et le président américain a conditionné une éventuelle coopération dans la lutte contre les extrémistes à un accord global sur le programme nucléaire controversé de l'Iran.
Dans sa lettre, M. Obama a souligné que "toute coopération concernant l'Etat islamique dépendrait largement de la signature d'un accord global entre l'Iran et les puissances mondiales sur l'avenir du programme nucléaire de Téhéran avant la date limite du 24 novembre", a précisé le journal américain.
Les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis et de l'Iran et la chef de la diplomatie de l'Union européenne se réuniront à Mascate, capitale du sultanat d'Oman, les 9 et 10 novembre, et Téhéran et le groupe P5+1 (Royaume-Uni, Chine, France, Russie, Etats-Unis et Allemagne) reprendront les pourparlers le 18 novembre dans la capitale de l'Autriche, Vienne, pour s'efforcer de trouver un accord final d'ici la date butoir.
Alors que Washington mène des raids aériens sur des cibles de l'Etat islamique en Irak et en Syrie, Téhéran soutient également le gouvernement irakien.
Les Etats-Unis ont rompu les relations diplomatiques avec l'Iran en avril 1980 à la suite d'une prise d'otage à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1979. Néanmoins, depuis son investiture en janvier 2009, M. Obama a adressé au moins quatre lettres au Guide suprême actuel de l'Iran, selon le journal.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a refusé de commenter cette information en déclarant qu'il "n'était pas en mesure de discuter de la correspondance privée du président avec d'autres dirigeants du monde".
"Les Etat-Unis ne collaboreront pas militairement avec l'Iran dans le cadre de cette opération", a-t-il souligné, rappelant la position de Washington sur la lutte en cours contre l'Etat islamique. "Nous ne partagerons pas de renseignements avec eux", a-t-il ajouté.