Un ressortissant français de 22 ans pourrait faire partie des bourreaux de l'Etat islamique (EI) présents dans la vidéo diffusée dimanche par le groupe, a rapporté dimanche la chaîne d'information BFM TV.
"L'un des bourreaux qui apparaît dans la vidéo diffusée dimanche par Daesh pourrait être un jeune Normand de 22 ans, parti en Syrie il y a quinze mois", indiquait dimanche soir la chaîne d'information BFM TV sur son site Internet.
La vidéo en question est celle dans laquelle l' Etat islamique revendique l' assassinat de l' otage américain Peter Kassig, 26 ans, et montre également l' exécution de 18 soldats syriens, dont les bourreaux apparaissent à visage découvert.
Parmi ces bourreaux "il y a une très forte présomption qu'il y a un, voire deux Français", a indiqué à BFMTV Jean-Charles Brisard, spécialiste du terrorisme international.
"Selon nos informations, l'un d'eux serait Maxime, 22 ans, interviewé par BFMTV via Skype en juillet dernier", explique la chaîne d' information, précisant que le ministère français de l'Intérieur cherchait dimanche soir "à confirmer cette présence française".
Le jeune homme, parti combattre en Syrie depuis une quinzaine de mois, "est surveillé de très près par le renseignement", a ajouté M. Brisard, soulignant qu'il y a eu "différentes communications sur les réseaux sociaux qui ont pu confirmer de manière implicite la participation d'au moins un Français à ce massacre".
"Originaire d'un petit village de l'Eure, en Haute-Normandie, où il a grandi, Maxime avait un casier judiciaire vierge avant son départ pour la Syrie", est-il expliqué.
"Décrit comme un jeune homme 'intelligent', 'gentil' et 'cool' par ses proches, Maxime, d'éducation catholique, a surpris tout le monde en se convertissant à l'Islam", ajoute BFM TV.
"Il y a environ deux ans, le jeune homme se montre très intéressé par la spiritualité et les religions, et finit par se tourner vers le Coran. Il raconte s'être ensuite radicalisé 'seul sur Internet', notamment en visionnant des vidéos sur Youtube, sans n'avoir rencontré personne", précise la chaîne d' information.
D' après BFM TV, le jeune Français serait "parti en Mauritanie pour faire l'école à des enfants", puis, "révolté par l'intervention française au Mali", il aurait voulu se rendre dans le pays, avant de "renoncer face à la difficulté de ce terrain".
"Selon nos informations, c'est à son retour en France, lorsqu'il apprend la montée en puissance du groupe Etat islamique en Syrie, qu'il entreprend de s'y rendre", note la chaîne.
Toujours sur BFMTV, le journaliste Julien Martin, qui a enquêté sur le jeune homme, a déclaré avoir reconnu le Français.
"Je suis quasiment certain qu'il s'agit de la même personne. J'ai également recueilli les témoignages de deux proches sûrs eux-aussi qu'il s'agit de la même personne", a-t-il expliqué.
"On l'interroge et on est face à un garçon tranquille. On sent une détermination très froide dans sa mission. Il y a un paradoxe entre sa douceur et sa détermination inébranlable. Il n'a pas de passé judiciaire ni psychiatrique a priori", a ajouté le journaliste.
"Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 368 Français combattraient en ce moment en Syrie ou en Irak, et quelque 45 sont morts sur le terrain", rappelle BFM TV.
Dimanche soir, le président américain Barak Obama a confirmé la mort de Pater Kassig, dénonçant un "acte de mal absolu, mené par un groupe terroriste que le monde considère, à juste titre, comme inhumain".