Manifestement, sa récente défaite aux élections de mi-mandat et le blocage de la réforme de la NSA n'ont pas entamé la pugnacité du Président américain sur certains sujets : à la grande fureur de ses opposants républicains, il vient en effet d'offrir jeudi soir une régularisation provisoire à quelque cinq millions de clandestins, sur un total de 11 millions vivant aux États-Unis sous la menace d'une expulsion.
Ménageant la chèvre et le chou, il a déclaré lors d'une brève allocution solennelle depuis la Maison « Une amnistie de masse serait injuste. Des expulsions de masse seraient à la fois impossibles et contraires à notre caractère », promettant également un système « plus juste et plus équitable ».
Furieux contre des décisions qu'ils jugent anticonstitutionnelles et l'accusant de se comporter comme un monarque, les adversaires républicains de Barack Obama ont immédiatement promis de les combattre, au Congrès et même devant la justice, ce à quoi le Président américain a répondu que ses décisions reposaient sur de solides bases légales et qu'elles s'inscrivaient dans la lignée de celles prises par tous ses prédécesseurs, républicains comme démocrates, depuis un demi-siècle.
A partir du printemps prochain donc, tout clandestin vivant depuis plus de cinq ans aux Etats-Unis, et ayant un enfant américain ou titulaire d'un statut de résident permanent, pourra demander un permis de travail de trois ans. Barack Obama a cependant bien pris soin de préciser que « Ce n'est ni une garantie de citoyenneté, ni un droit à rester ici de manière permanente ». Les républicains, désormais majoritaires à la Chambre des représentants comme au Sénat, ne peuvent bloquer un décret présidentiel, mais ils disposent néanmoins de nombreuses armes pour mener la vie dure au Président américain pendant ses deux dernières années à la Maison Blanche.