Le président du sénat nigérian, David Mark, a ordonné jeudi la fermeture immédiate de l'Assemblée nationale suite à l'invasion de la police.
M. Mark a condamné l'invasion par la police et d'autres agences nationales des forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des membres du parlement avant une session importante.
Il a qualifié cet incident de "très malheureux", expliquant que le sénat et la Chambre des représentants seront fermés jusqu'à mardi prochain. Il a pris cette décision en sa capacité de président de l'Assemblée nationale nigériane.
Suite aux événements de jeudi, le leader du sénat a déclaré que le chef de la police du Nigeria, Suleiman Abba, devra répondre aux questions de la Chambre haute mardi prochain.
Les chefs de l'armée du Nigeria ont été convoqués à se présenter au sénat le même jour, a-t-il ajouté.
Plus t?t jeudi, avant l'intervention de M. Mark, toutes les entrées du parlement avaient été bloquées par des agents de la sécurité qui poussaient et refoulaient les députés et leurs conseillers.
Mais les députés ont escaladé une porte menant au parlement, au mépris de la forte présence sécuritaire et des gaz lacrymogènes, afin de participer à la session parlementaire qui avait pour but de discuter de la prolongation de l'état d'urgence dans trois Etats du nord-est, où les attaques de Boko Haram se sont faites plus fréquentes.
Le leader parlementaire, Aminu Tambuwal, qui a récemment rejoint les rangs de l'All Progressives Congress (APC, opposition), s'est vu interdire l'accès au parlement par des agents de sécurité, selon un employé de l'Assemblée nationale.
La session de jeudi était la première qui devait être présidée par M. Tambuwal depuis son départ du Peoples Democratic Parti (PDP) . Les perturbations avaient clairement pour but de l'empêcher de convoquer à nouveau la Chambre des représentants qui compte, en majorité, des membres du parti au pouvoir, selon les médias locaux.
Selon des témoins, seuls les membres du parti d'opposition se sont vu refuser l'accès au parlement, alors que les membres du parti au pouvoir ont pu entrer dans le batiment.