A la suite des attaques terroristes à Paris la semaine dernière contre le journal Charlie Hebdo et une épicerie casher, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a organisé mercredi une journée de réflexion et de débat sur la violence croissante à l'encontre des journalistes et la nécessité de renforcer le respect de la diversité et de la liberté d'expression.
La Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a ouvert cet événement au siège de l'Organisation à Paris aux côtés du dessinateur Plantu. Elle avait participé dimanche à la marche de solidarité ayant réuni près 1,5 million de personnes à Paris aux côtés d'une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
"Au-delà des témoignages de sympathie et de solidarité, nous devons agir. Pour l'UNESCO, cela signifie d'abord soutenir et développer la liberté d'expression et de la presse, en luttant pour la sécurité des journalistes et contre l'impunité", a déclaré la Directrice générale.
Selon elle, il faut aussi renforcer "drastiquement les moyens de l'éducation, du dialogue et de la compréhension entre les cultures et les religions".
"La violence fanatique témoigne d'une perversion de l'esprit de celui qui la commet, qui paralyse également la pensée de ceux qui en sont les victimes, en diffusant la peur qui bloque tout raisonnement et favorise les amalgames", a-t-elle dit. "Comme la violence sectaire se propage par des discours de haine, par le mensonge et l'instrumentalisation des religions, et il faut pouvoir y répondre et forger des outils qui permettent aux jeunes de résister à ces manipulations".
La directrice générale de l'UNESCO a estimé que cette journée de réflexion et de débat était déjà "une façon d'agir, de dire que cette attaque contre un journal, contre des policiers, contre des juifs, est aussi une attaque contre les musulmans, et contre nous tous, et que nous allons rester debout".