Le président américain Barack Obama et le Premier ministre britanique David Cameron, en visite à Washington, ont mis en garde vendredi sur le fait que des sanctions supplémentaires contre l'Iran nuiraient aux efforts en cours pour empêcher Téhéran d'obtenir des armes nucléaires.
"Nous convenons que la communauté internationale doit rester unie dans la quête d'une solution globale et diplomatique pour empêcher l'Iran d'obtenir des armes nucléaires", a déclaré Obama lors d'une conférence de presse conjointe à la Maison Blanche avec Cameron. "Des sanctions supplémentaires contre l'Iran à cet instant compromettraient l'unité internationale et feraient reculer nos chances d'une solution diplomatique", a-t-il ajouté.
La réticence de Washington à l'idée d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran est soutenue par Cameron, qui est en visite d'Etat aux Etats-Unis pour deux jours.
Qualifiant la perspective d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran de "contreproductive", Cameron a estimé que le succès des négociations nucléaires avec Téhéran nécessitait une "marge pour la négociation".
"Cela pourrait nuire à l'unité internationale si précieuse et si cruciale dans notre approche", a-t-il lancé.
Alors que les négociateurs américains rencontrent leurs homologues iraniens pour un nouveau cycle de discussions sur le nucléaire, la Maison Blanche et le Congrès américain se dirigent vers une impasse quant à la question de savoir s'il convient d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran.
A l'heure qu'il est, les parlementaires américains ont déjà mis la dernière main à un nouveau projet de loi bipartisan sur les sanctions contre l'Iran et le Sénat compte voter bien avant que le cycle actuel des négociations sur le nucléaire ne soit achevé en juin. De son côté, Obama a menacé d'user de son droit de véto contre tout projet de loi en faveur de sanctions, considérant que cette pratique en "valait la peine".
"Le Congrès doit faire preuve de patience", a insisté Obama lors de la conférence de presse conjointe. "Concernant le droit de véto, j'ai dit à mes collègues démocrates hier que j'utiliserai mon droit de véto si le projet de loi passe sur mon bureau", a fait savoir le président américain.