Moscou espère que la récente mobilisation militaire dans l'est de l'Ukraine ne va pas se traduire par une aggravation des hostilités armées, a indiqué vendredi Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.
"Toute action liée à une préparation militaire entravera le processus engagé par le groupe de contact ou dans le cadre du 'format Normandie'", a déclaré M. Lavrov à des journalistes au terme d'un entretien avec Bernard Membe, son homologue tanzanien.
"La Russie espère que toutes ces annonces (faites par les autorités de Kiev) ne vont conduire à l'échec (des accords de paix existants) et à de nouvelles confrontations armées", a dit M. Lavrov.
Les récentes actions de Kiev ont sapé "l'esprit et la lettre" des accords de Minsk conclus en septembre dernier, ainsi que de la déclaration adoptée lundi par les ministres russe, ukrainien, allemand et français des Affaires étrangères au terme d'un dialogue dans le "format Normandie", a estimé M. Lavrov cité dans un communiqué publié sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous espérons que le bon sens l'emportera au sein de l'administration de Kiev et que le président ukrainien Petro Porochenko ne succombera pas aux sirènes de la guerre pour saborder les accords de Minsk", a dit M. Lavrov.
Mercredi, M. Porochenko a signé un décret visant à mobiliser au moins 50 000 réservistes, alors que les combats dans les régions orientales de son pays se sont intensifiés peu après les vacances du Nouvel An, ce qui aggrave les inquiétudes de ceux qui redoutent une rupture du cessez-le-feu signé entre les deux parties belligérantes en septembre dernier.
Selon le service de presse du président ukrainien, M. Porochenko a déclaré plus tôt dans la journée de vendredi que le regroupement des troupes est en cours et que des unités supplémentaires sont déployées "sur les sites les plus dangereux".
Par ailleurs, M. Lavrov a confirmé que des efforts sont actuellement réalisés pour mettre sur pied une nouvelle série de réunions du groupe de contact.
Tout en réitérant la volonté de la Russie de participer à un éventuel dialogue dans le "format Normandie" à Astana, la capitale kazakhe, le ministre a souligné que des progrès positifs doivent d'abord être faits, en priorité, sur un cessez-le-feu sans condition.
Selon le service de presse du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a discuté vendredi avec le Conseil de sécurité des "préparatifs relatifs à une éventuelle réunion dans le 'format Normandie'".