Les rebelles chiites, dits Houthis, qui contrôlent à l'heure actuelle la capitale yéménite Sanaa, ont proposé dimanche un ultimatum de trois jours pour une solution mettant un terme à la crise politique dans laquelle se trouve actuellement le pays.
Le groupe chiite des Houthis, également appelé Ansarullah et basé dans la province de Saada (extrême-nord du Yémen), a étendu son influence vers le sud suite à la signature d'un accord de paix parrainé par l'ONU et d'un accord de partage du pouvoir le 21 septembre 2014, après leur occupation de force de la capitale.
Dans un communiqué publié après une conférence nationale de trois jours qui s'est tenue à Sanaa, le groupe a indiqué qu'une "direction révolutionnaire" exigerait des "mesures nécessaires" si le "transfert pacifique du pouvoir" échouait.
Le président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi et le Premier ministre Khaled Bahah ont remis leurs démissions à la fin du mois dernier suite à l'impasse avec les Houthis.
Après ces démissions, le Yémen s'est retrouvé dans un vide du point de vue de la sécurité, lequel pourrait aider des groupes terroristes à étendre leur influence dans le pays.
Des sources proches de la présidence ont indiqué que M. Hadi pourrait revenir sur sa démission à condition que le groupe des Houthis arrête de demander le partage du pouvoir.
Le parlement yéménite a annoncé qu'il tiendrait une session en urgence pour voter au sujet de la démission de M. Hadi, mais a repoussé la réunion jusqu'à nouvel ordre.
Des responsables gouvernementaux ont fait savoir que des efforts à l'intérieur du pays ainsi qu'à l'international étaient en cours pour convaincre M. Hadi de revenir sur sa démission.
Pourtant, les Houthis ont proposé de former un conseil présidentiel pour remplacer M. Hadi et diriger le pays.
Mardi, les Houthis ont libéré le chef de cabinet de M. Hadi, Ahmed Awad ben Moubarak, qu'ils avaient kidnappé pour dix jours suite à une altercation au sujet du projet de constitution, laquelle est à l'origine de la crise en cours.
Le groupe a rejeté le projet de constitution qui divisait le Yémen en six régions fédérales et a demandé des amendements basés sur les résultats du dialogue de réconciliation national qui avait eu lieu en janvier de l'année dernière.
Le gouvernement yéménite est au bord de l'effondrement suite aux affrontements de début janvier avec les Houthis à Sanaa. L'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, a essayé de jouer les intermédiaires pour une solution au cours des deux dernières semaines, mais les différentes factions politiques du pays ne sont pas parvenues à un consensus.