Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a appelé mercredi son groupe parlementaire Syriza, de la gauche radicale, à rester uni dans des temps critiques pour le pays, dans un contexte de grèves et de manifestations anti-austérité.
Le dirigeant grec s'est adressé aux députés de Syriza lors d'une réunion de plusieurs heures à huis-clos avant le vote crucial prévu mercredi à minuit au parlement grec pour la ratification de l'accord sur la dette obtenu avec les créanciers à Bruxelles.
M. Tsipras a reconnu auparavant que l'accord prévoyant un troisième plan d'aide pour la Grèce comportait des conditions difficiles, mais il a insisté sur le fait que c'était la seule manière d'éviter une faillite supplémentaire et un Grexit.
Il a appelé les ministres et les députés de Syriza qui se sont fermement opposés à l'accord à présenter "des solutions alternatives crédibles", a rapporté l'agence de presse officielle grecque AMNA.
Le ministre de l'énergie Panagiotis Lafazanis, qui mène un groupe de tenants de la ligne dure au sein de Syriza, a ouvertement suggéré un retour à la drachme (monnaie qui avait cours en Grèce avant le passage à l'euro), rejetant l'accord de lundi comme étant humiliant et catastrophique. Il figure parmi les quelques membres du parti et ministres d'importance à avoir annoncé leur volonté de voter contre le projet de loi, sans clarifier dans la plupart des cas s'ils démissionneraient.
La vice-ministre des finances Nadia Valavani a été la première a présenter officiellement mercredi sa démission du ministère et du parlement, dénonçant l'accord sur la dette comme "insoutenable".
La présidente du parlement Zoe Konstantopolou a également dénoncé les méthodes comparables à du "chantage" de la part des créanciers.
M. Tsipras et la coalition de deux partis au pouvoir font face à un test critique ce mercredi soir. Selon les médias grecs, environ 30 députés de Syriza pourraient voter contre l'accord sur la dette et contre la première série de réformes du système fiscal et des retraites.
Syriza détient 149 sièges dans la chambre qui en compte 300. Ses partenaires de coalition, les Grecs Indépendants de la droite souverainiste, qui ont également mis en doute l'accord final, détiennent de leur côté 13 sièges au parlement. Les deux partis sont arrivés au pouvoir il y a six mois grâce à un programme strict anti-plan d'aide et anti-austérité.
Malgré les dissensions au sein de Syriza, le projet de loi devrait être approuvé avec le soutien des partis d'opposition pro-européens.